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Affaire Servaty, Agadir et la Justice belge

C’est une affaire de mœurs. De trahisons. D’espoirs trompés. Une affaire infecte comme toute histoire de dentelles au parfum de pornographie et aux relents de prostitution. C’est une affaire de drames familiaux, de vies brisées, peut-être à jamais. Quel avenir désormais dans la prude et pudibonde société du Souss peut-on envisager pour ces dizaines de jeunes filles dont le seul tort, à l’image de cette naïve enseignante posant dans un jardin public, est d’avoir répondu au sourire d’un inconnu, prêté oreille à ses compliments, pour finalement se retrouver chez lui, dans son lit, filmée avec ou sans consentements. Des photos de souvenir comme cela se fait entre amoureux. Des caprices exotiques tolérés entre tourteraux. L’affaire en serait restée là si l’une des protagonistes, surprise de se voir trahi par «son amour», n’avait porté plainte.
Et depuis que le scandale a éclaté, chaque jour qui passe est un drame pour ces actrices naïves et involontaires.
Recherchées par la police, montrées du doigt par le voisinage, ces femmes risquent de payer au prix fort leur rencontre avec Phillipe Serfaty. Journaliste belge, plutôt bon chic bon genre, jusque-là un monsieur tout le monde, casier judiciaire vide, marié, travaillant dans un quotidien connu, une véritable institution.
Qui aurait vu derrière ces manières, cette politesse, l’ogre qui, le long d’une pellicule de 167 photos, soumet ces partenaires à toutes sortes d’humiliations, allant jusqu’à l’éjaculation faciale, servie avec urine et fouet. Les images ont soulevé l’indignation au Maroc. Le choc a été aussi ressenti dans toute la Belgique. Non pas parce qu’il s’agit de pornographie, la société européenne en général est assez libérale sur les ébats entre adultes, du moment que des mineures n’y sont pas mêlées.
Mais ce qui a choqué les Bruxellois, c’est l’exploitation dont ces filles indigentes ont fait l’objet. Beaucoup de ces nanettes ont étouffé leurs cris, toute honte bue, espèrant tirer de leur soumission gagner le mirage européen. Badin, porté sur les promesses de mariage, le journaliste belge n’a sans doute jamais pensé essuyer une éclaboussure un jour sur ces traitements barbares faits à ses conquêtes. Dans toutes les photos, son image est soigneusement dissimulée. Précaution qu’il a jugé inutile d’en faire bénéficier à ses compagnes, la plupart livrées en pâtures, visages et corps découverts.
Mais au-delà de l’indignation ressentie, cette affaire sonne sûrement un réveil. Dans le choc ressenti, dans la violence des images, dans la facilité avec laquelle ce «touriste» a pu, pendant longtemps, s’exercer à son activité favorite, il y a peut-être matière à réflexion. Et dans le flot des réactions et des prises de position nées de cette affaire, il s’en est déjà trouvé de bonnes âmes pour décréter que le Maroc est devenu une destination pour le tourisme sexuel. En fait des clichés tirés encore plus vite que ceux de Serfaty.

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