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Téhéran prépare du plutonium militaire

«L’Iran n’est une menace pour personne, pas même pour le régime sioniste», a ajouté le Président, en allusion à Israël. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne avaient présenté en juin une série de mesures incitatives, économiques et diplomatiques, pour amener l’Iran à renoncer à ses activités d’enrichissement.

Le quatrième exportateur de pétrole au monde a entrepris la construction d’un réacteur à eau lourde à Khondab, à proximité d’Araka, à environ 200 km au sud-est de Téhéran. La production issue du traitement du plutonium dans cette installation pourrait servir à la fabrication d’ogives nucléaires mais les Iraniens s’en défendent, soulignant que l’eau lourde ne peut être utilisée à des fins nucléaires.

Un diplomate occidental a toutefois estimé que cette inauguration, à moins d’une semaine de la date butoir fixée par les Nations unies, ne marquait pas une étape «constructive». Dans un entretien accordé au «Los Angeles Times» paru samedi, le représentant permanent des Etats-Unis auprès des Nations unies, John Bolton, envisage la formation d’une coalition de pays, en dehors de l’Onu, pour adopter des sanctions financières et commerciales contre l’Iran, en cas de désaccord au sein des Nations unies.

La Chine et la Russie, membres du Conseil de sécurité, ont fait part de leurs réticences à l’idée de sanctionner Téhéran, en gelant des actifs financiers ou en interdisant le déplacement des principaux dirigeants iraniens. Une porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré samedi que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne se consultaient sur la réponse de l’Iran aux propositions des Six. «Nous partageons tous l’objectif d’empêcher l’Iran d’acquérir la capacité de se doter d’armes nucléaires», a dit la porte-parole, Dana Perino.

Le gouverneur de la Banque centrale, Ebrahim Cheibani, a d’ores et déjà déclaré que Téhéran était prêt à assumer des sanctions financières.

L’inauguration du site de Khondab s’est déroulée en présence de plusieurs journalistes iraniens et étrangers. Le site est protégé par des dizaines de batteries antiaériennes, et encerclé d’une clôture de barbelés de quatre mètres de haut. Le responsable du projet, Manouchehr Madadi, a expliqué que le projet, divisé en deux unités, devrait permettre de produire huit tonnes d’eau lourde par an. Mais la production annuelle devrait atteindre, à terme, 80 tonnes.

Un ingénieur, sous couvert d’anonymat, a assuré que le site avait commencé à fonctionner le 11 juillet, tandis que les responsables affirment que le réacteur est toujours en construction. Selon des sources officielles, la construction du réacteur a débuté fin 2003 ou début 2004. Des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui ont déjà visité à plusieurs reprises le site, doivent de nouveau se rendre sur les lieux la semaine prochaine, selon Gholamreza Aghazadeh, à la tête de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, cité par l’agence de presse iranienne Isna. Dans la résolution adoptée le 31 juillet, le Conseil de sécurité mentionne l’appel adressé par l’AIEA à l’Iran, exigeant l’arrêt de la construction du réacteur à eau lourde d’Arak.

Reuters

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