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L’Europe nerveuse après la victoire d’Ahmadinejad

Dans un entretien à La Repubblica, le commissaire européen chargé de la Justice et de la Sécurité, l’Italien Franco Frattini, n’a pas exclu un gel par l’UE des pourparlers en cours avec la troïka européenne au cas où le nouveau président élu n’affirmerait pas rapidement son attachement à la poursuite de ce dialogue.

Ahmadinejad a, en quelque sorte, répondu partiellement à cette attente en déclarant dimanche, lors de sa première conférence de presse depuis son élection surprise, que Téhéran poursuivrait ce dialogue en ayant en tête, a-t-il pris soin de préciser, les intérêts nationaux de l’Iran.

Pour le commissaire européen, les réformateurs iraniens ont subi une défaite inquiétante. Nous attendons maintenant du nouveau président Ahmadinejad des déclarations claires sur les droits de l’homme et le dossier nucléaire. Mais si ses réponses sont négatives, l’UE n’aura pas d’autre choix que de geler le dialogue avec l’Iran, a-t-il précisé à La Repubblica.

La troïka, composée de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, a invité le nouveau président iranien à poursuivre les négociations qui ont débouché en novembre sur l’accord de Paris concernant la suspension temporaire des activités d’enrichissement de l’uranium.

L’Allemagne espère que les pourparlers avec la ‘troïka’ et le chef de la diplomatie européenne Javier Solana continueront avec le nouveau chef de l’Etat iranien aux conditions définies par l’accord de Paris, a déclaré Joschka Fisher, chef de la diplomatie de Berlin.

La coopération économique dépendra aussi de la manière dont l’Iran réussira à obtenir la confiance de la communauté internationale et à poursuivre son ouverture, ajoute Fisher dans les colonnes du Bild.

Frattini a précisé sa pensée en demandant au vainqueur du scrutin de vendredi de s’engager à maintenir la prochaine série de discussions prévue en septembre pour lesquelles, a-t-il souligné, son prédécesseur, le réformateur Mohammad Khatami, avait donné son accord.

Le test décisif pour Ahmadfinejad sera le suivant: s’il annule ce rendez-vous, ce sera alors compliqué de poursuivre les discussions gobales.

Aux Etats-Unis, où l’administration Bush a fait preuve jusqu’ici d’une grande discrétion depuis la victoire du maire de Téhéran, on estime qu’il faut se préparer à de nouvelles frictions avec la République islamique sur le dossier nucléaire et bien d’autres questions. Experts et responsables américains pensent aussi que la concentration de tous les appareils-clés du régime iranien entre les mains de conservateurs bon teint incitera les Etats-Unis à redoubler leur soutien aux forces favorables à la démocratie à l’intérieur de l’Iran.

Le président George W. Bush, qui a rangé l’Iran dans son axe du Mal et reste persuadé que Téhéran cherche à se doter d’un arsenal nucléaire sous couvert d’un programme énergétique civil, avait par avance récusé la légitimité du scrutin présidentiel.
Depuis la victoire d’Ahmadinejad, le département d’Etat s’est simplement fendu d’un communiqué exprimant son scepticisme.

Avec la conclusion de l’élection présidentielle en Iran, nous ne voyons rien qui nous empêche de penser que ce pays est déphasé du reste de la région.
La diplomatie américaine ajoute qu’elle jugera à ses actes le nouveau président tout en refusant de prendre au sérieux un scrutin considéré comme vicié depuis le début.
source:lematin

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