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Un meurtrier démasqué quatre ans après

Au fil du temps, il est arrivé à s’y intégrer. Il a même demandé la main d’une jeune fille de la région qu’il avait croisée quelques fois à l’épicier du quartier.
Seul, sans être accompagné par un membre de sa famille, il s’est adressé à la famille de sa dulcinée. «Je suis orphelin et sans famille. Celle qui m’a élevé m’a abandonné à l’âge de quinze ans», a-t-il dit à sa future belle-famille. Racontait-il la vérité ? Peu importe.
Ce qui comptait à leurs yeux est qu’il soit «un honnête homme qui veille dignement sur sa famille». Mohamed avait toujours les poches pleines d’argent.
Il disait à sa femme et sa famille que son travail lui rapporte gros, sans autre explication. Au fil des jours, un problème futile a commencé à embrouiller sa vie conjugale. À chaque fois que sa femme lui demande de sortir avec lui, il refusait.
Pourquoi ? Il lui expliquait qu’il n’a pas de temps à passer avec elle dans les cafés.
En plus, il lui a expliqué qu’il n’aime pas que sa femme sorte dans la rue. «…Je ne tolère pas pas que ma femme sorte dans la rue. Ma femme doit rester à la maison…», martèle-t-il. Sa femme n’arrive pas à saisir les raisons de ce refus et de son comportement. Elle n’a su la raison que lorsqu’il a été arrêté pour trafic de drogue. A ce moment-là, elle a appris que son mari est un trafiquant du haschich et de comprimés psychotropes. Pire encore.
Quand il a été conduit au commissariat de police, le policier qui se chargeait de son interrogatoire lui a demandé sa carte d’identité nationale. Il l’a déclinée sans hésitation. Le policier a lu les données y figurant, puis a commencé à scruter la photo d’identité et à regarder le suspect. Il a remarqué une dissemblance dans les traits. «C’est ta photo d’identité ?», lui a demandé le policier sur un ton d’exclamation. Il lui a répondu affirmativement. Le chef ne l’a pas cru.
D’une question-réponse à d’autres, il a fini par se mettre à table. Il a avoué : «Ce n’est pas la mienne, je l’ai dérobée à une personne qui plus ou moins me ressemblait». L’intuition du policier ne l’a pas trompé. Mohamed a été soumis aux interrogatoires minutieux au point qu’il a tout lâché : «Je me dissimulais sous une fausse identité depuis plus de quatre ans parce que j’ai perpétré un crime à Casablanca…», a-t-il déclaré. Quel crime ? Cet originaire de Casablanca, la trentaine, était un dealer depuis belle lurette. Cependant, il avait eu, à propos d’un client, une prise de bec avec un trafiquant de drogue. L’altercation a fini par l’utilisation de couteaux et la mort de ce dernier.
Aussitôt, il a tenté de falsifier sa carte d’identité nationale. Seulement, il n’y est pas parvenu. Et il a trouvé la solution : il a volé la carte d’identité de son neveu, qui lui ressemble, et a trouvé refuge à Inezgane.
Seulement, sa manie dans le trafic de drogue l’a trahi. Il a été conduit à Casablanca pour être jugé. Devant la chambre criminelle près la Cour d’appel, il a tout avoué et il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma

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