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Un drame étrange à Dar Salam

Mon fils était bien portant et n’avait aucune tendance suicidaire, clame cette femme effondrée et profondément chagrinée par la mort de son fils Wadiî Nassib. Je cherche la vérité. Je veux la connaître. Je veux savoir dans quelles circonstances est décédé mon fils, crie-t-elle au milieu d’une grande foule, composée des membres de sa famille et des amis de son défunt fils, réunie devant la clinique Dar Salam, sise au boulevard Moudi Boukeita, à Casablanca.
En effet, la famille Nassib, accompagnée d’une trentaine de proches personnes, a observé samedi 28 janvier un sit-in de protestation devant ladite clinique, brandissant des banderoles et des photos du jeune Wadiî dont certaines montrent le défunt allongé dans sa chambre, la tête couverte de pansements.
Les esprits étaient tendus ce jour-là. L’incompréhension, la tristesse, mais surtout la colère se lisaient sur les visages des manifestants. Il faut dire que le mystère persiste autour des circonstances de la mort de ce jeune homme de 19 ans.
Selon la version communiquée à la mère, le jeune homme se serait jeté du balcon. Pour les proches de Wadiî, il ne s’agirait pas de suicide. Mon fils a été hospitalisé le 1er janvier à la clinique Dar Salam. J’ai remarqué que mon fils n’était pas dans un état normal. J’ai décidé alors qu’une consultation médicale serait souhaitable. Son état de santé s’améliorait au fil des jours.
Il se portait bien ce mercredi 19 janvier. Il m’a contactée par téléphone. Nous avons discuté et bavardé ensemble. Il m’a même réclamé son portable, sa guitare et son play-station. Il a voulu également des “chnecks” et des mille-feuilles.
Je lui ai promis de lui ramener les gâteaux, mais en ce qui concerne les autres objets, je lui ai dit qu’il faut que je consulte son médecin. Vers 18 heures 26 mn, son médecin traitant m’a contactée pour m’annoncer que mon fils a sauté du balcon. Comme une folle, je me suis précipitée vers la clinique. J’ai trouvé mon fils allongé, inconscient.
L’une de ses pantoufles était dans sa chambre et l’autre dans la grande terrasse, affirme Malika Moussali, mère du défunt. Et d’ajouter : Je tiens la clinique pour responsable du décès de mon fils. Où sont les agents de sécurité ?
Et les infirmières et les médecins. Comment ça se fait qu’on laisse un patient sans surveillance. Je ne sais pas comment mon fils est mort. Cependant, ce dont je suis sûre c’est que mon fils ne s’est pas suicidé. Il n’a pas de tendance suicidaire. J’ai un certificat médical qui l’atteste. Ils sont nombreux à témoigner que le jeune homme était dynamique, vivant et très ambitieux.
Âgé de 19 ans, il poursuivait ses études à l’Ecole supérieure de gestion (ESG). Wadiî était un artiste, il faisait de la guitare. Il était également un grand sportif. Son sport favori est le surf. Wadiî est une personne très appréciée. Il avait tout.
Rien ne lui manquait. Parler de suicide est insensé, indiquent plusieurs amis du défunt. Nous, nous connaissons bien Wadiî. Il n’est pas du genre à se donner la mort. Il est vrai qu’on ignore encore la vérité, toutefois, Wadiî ne s’est pas suicidé. Il ne prend pas de drogue ni de comprimés psychotropes., affirment-ils à l’unanimité. Pour lui rendre un dernier hommage, ses amis ont décidé d’organiser un concert de guitare le 8 avril prochain, jour de son anniversaire.
Contacté par ALM, le directeur général de la clinique Dar Salam, Lazrak Jalil, a affirmé que “l’enquête est en cours”. “Je ne peux rien vous dire pour le moment. La justice tranchera dans cette affaire”, ajoute-t-il.
La famille du défunt a exprimé avec vigueur son attachement à la vérité sur les circonstances du décès de son fils. L’enquête policière se poursuit.

Par : Khadija Skalli
Source : aujourdhui.ma

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