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Semaine d’Algérie au Maroc : pour une réouverture des frontières ?

Cette situation est extrêmement dommageable, surtout que les deux économies algérienne et marocaine sont complémentaires dans plusieurs secteurs économiques. L’Algérie possède un potentiel considérable en pétrole et gaz, dont le Maroc est totalement dépourvu. De son côté, le Maroc dispose d’une agro-industrie performante, d’une industrie diversifiée, et d’un tourisme en plein essor.

Qu’est ce qui bloque le développement des échanges entre le Maroc et l’Algérie ?

Assurément, il y a le problème du Sahara, pour lequel les deux pays ont une position divergente. Mais cette question peut être dépassée, en donnant la priorité à l’économie, dans l’attente de trouver une solution au problème du Sahara. Mais pour que le volet économique se développe sérieusement, il faut que les personnes et les marchandises puissent circuler librement entre les deux pays.

Un grand pas a été réalisé par la suppression des visas entre les deux pays. Mais reste la réouverture de la frontière terrestre, qui est toujours fermée depuis l’année 1994. Cette ouverture est essentielle, d’abord pour que les personnes qui veulent aller d’un pays à l’autre, puissent le faire par la voie terrestre, infiniment plus pratique et moins coûteuse que la voie maritime et aérienne. Ensuite, pour les marchandises, qui doivent actuellement transiter par un port étranger (Marseille), pour être acheminées par voie maritime d’un pays à l’autre. En effet, les lignes maritimes directes entre les deux pays sont très insuffisantes.

Certains dirigeants algériens ont déclaré que l’ouverture de la frontière terrestre profiterait plus au Maroc qu’à l’Algérie. C’est une évaluation à courte vue. Sur le plan théorique tout d’abord, l’ouverture des frontières a démontré partout dans le monde, qu’elle est source d’enrichissement et de prospérité économique et sociale pour les pays voisins. D’autre part, la Balance commerciale entre les deux pays est excédentaire pour l’Algérie de près de 3 Milliards de DH. Au cas même, où le bilan final serait défavorable à l’Algérie, le déficit pourrait être compensé par l’augmentation des achats par le Maroc, d’hydrocarbures en provenance d’Algérie. Aussi sur le plan strictement économique, l’Algérie et le Maroc ont tout intérêt à ouvrir leur frontière terrestre.

Au-delà des relations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie, la nécessité d’activer l’UMA (Union du Maghreb Arabe) devient de plus en plus pressante. Le Rapport 2006 du FMI note « un niveau d’échanges dérisoire entre les pays de l’UMA, comparé aux énormes potentialités recelées par les pays précités ».

Il ajoute « la consolidation des échanges commerciaux et la libéralisation du commerce entre ces pays, les aideraient à faire face à leur principaux défis, consistant à améliorer les perspectives de croissance et à réduire le chômage ». Enfin, selon ce Rapport, « si ces pays réussissaient à supprimer les entraves à leur commerce régional, ils créeraient un vaste marché de consommation, ce qui aurait pour résultat d’attirer de nouveaux investissements ».

La voie pour atteindre ce cercle vertueux est toute tracée. Il s’agit tout d’abord de rouvrir, dans les meilleurs délais, la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc. Il faudra par la suite trouver une solution pour le problème du Sahara. La récente initiative du Maroc d’accorder l’autonomie interne à la région du Sahara, unanimement saluée par la communauté internationale, pourrait constituer une base de discussions.

Le problème du Sahara réglé, il faudra s’atteler à l’instauration effective d’une zone de libre échange entra les cinq pays du Maghreb, avec libre circulation des personnes, des marchandises, et des capitaux. C’est le vœu de tous les peuples de la région.

Jawad Kerdoudi
Menara.ma

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