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Oujda : un patron d’école pédophile

A telle enseigne que ce dernier ne pouvait plus ni sortir de la maison, ni jouer avec ses camarades, ni même aller à l’école où il est inscrit en deuxième année de l’enseignement fondamental. Il s’est alors renfermé sur lui-même et décidé de ne plus adresser la parole à qui que ce soit. «Il pleure sans cesse et ne dort plus…et s’il lui arrive de s’assoupir, il mouille son lit…Il suit actuellement une thérapie chez un psychologue…», affirme à ALM son frère, Mohamed, qui se fond en larmes à chaque fois qu’il parle de ce qui est advenu à Hicham.
L’histoire s’est déroulée le vendredi 22 septembre 2006, vers 17 h, quand Hicham s’est rendu à l’école privée « Ghizlane » située à une centaine de mètres de la demeure de la famille Serrar. Il devait attendre la sortie de son neveu, Ayoub, âgé de cinq ans. Cet établissement scolaire pour les enfants âgés de moins six ans, a été construit il y a quelques années, par Benyounes, un retraité de l’Office national des chemins de fer, père de cinq enfants. C’est l’une de ses trois filles qui dirige cette école.
Vers 18 h, Hicham est retourné chez lui accompagné de son neveu. Personne n’a remarqué que Hicham se comportait étrangement. Il était pensif, ne souriait plus, ne jouait plus avec ses neveux, ne faisait plus ses devoirs scolaires, etc. Dimanche 24 septembre, vers 23 h, deux voisins du quartier sont venus frapper à la porte de la maison des Serrar. Que voulaient-ils à cette heure tardive? C’est Lahcen qui leur a ouvert. «Etes-vous au courant de ce que Yassine et Mohamed ont raconté aux habitants du quartier ? Ils auraient surpris Benyounes en train d’abuser de Hicham près des arbres implantés à côté de l’école…», dira l’un d’entre eux .
Lahcen n’a pas cru ses oreilles. Il a appelé son frère pour en avoir le cœur net. En vain. L’enfant était déjà dans les bras de Morphée. Il est donc allé le réveiller. A la question de savoir si ce qui lui a été raconté par les voisins était vrai ou faux, Hicham lui a répondu sans hésitation : «Il m’a demandé au départ d’ôter mon pantalon. Quand j’ai refusé, il a ligoté mes mains avec une corde avant d’abuser de moi…enfin, il m’a relâché en me menaçant de me tuer si je racontais quoi que se soit à ma famille…», a-t-il lâché avec les larmes aux yeux.
Lundi 25 septembre, Hicham a été conduit vers un médecin. Ce dernier a attesté que l’enfant a subi une agression sexuelle. Certificat médical à l’appui, une plainte a été déposée auprès du Parquet général près la Cour d’appel d’Oujda qui a donné ses instructions à la police judiciaire pour diligenter une enquête. «Aussitôt, des amis du propriétaire de l’école sont intervenus pour étouffer l’affaire. Ils nous ont offert de l’argent contre notre désistement et pour que nous retirions notre plainte…», précise à ALM le frère de Hicham. La police a entendu les déclarations de la victime, du mis en cause et de l’un des deux témoins. Et puis, plus rien. L’affaire semble avoir été classée.
Elle n’a pas pu supporter de voir son enfant souffrir alors que le mis en cause est libre. Il ne l’a pas été longtemps. Une semaine plus tard, il a été arrêté. Devant le juge d’instruction, le propriétaire de l’école a nié tous les faits qui lui sont imputés et les deux témoins se sont rétractés. Pourquoi? Personne ne le sait au juste. Entre-temps, le mis en cause a été mis en liberté provisoire. La famille de la victime, soutenue par l’association «Touche pas à mon enfant», a demandé, par l’intermédiaire de son avocat, à ce que le juge d’instruction entende trois témoins dont un gardien. Ces derniers l’ont été du lundi au mercredi. Ils ont déclaré avoir entendu les deux témoins mineurs qui racontaient aux jeunes du quartier avoir vu le mis en cause en train d’abuser de Hicham.

Abderrafii ALOUMLIKI

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