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Des hackers marocains ont attaqué 750 sites Internet israéliens

L’information a été largement relayée par les médias israéliens. «Vous tuez les Palestiniens, nous piratons vos serveurs», pouvait-on lire sur la page d’accueil de plusieurs sites israéliens touchés. L’on compte, parmi les sites visés, ceux de la Hapoalim, la plus grande banque du pays, et de l’hôpital Rambam de Haïfa, dans le nord d’Israël.

La riposte du «commando informatique» ne s’est pas fait attendre puisqu’elle a eu lieu le même jour de l’opération de représailles, surnommée «Pluie d’Eté», lancée mercredi par l’armée israélienne. Rappelons que la frappe israélienne, ayant été assimilée à un tremblement de terre, fait suite à l’enlèvement dimanche du soldat israélien, Gilad Shalit, par des groupes armés palestiniens à la frontière de la bande de Gaza. A l’heure où nous mettions sous presse, aucune information supplémentaire sur l’identité des pirates marocains n’avait encore filtré. Mais il est très probable que ces personnes fassent l’objet d’une enquête judiciaire sachant que leur acte tombe normalement sous la coupe de la loi.

En tout cas, l’affaire du virus Zotob qui a éclaté en août 2005 peut donner une idée sur le dénouement que celle-ci est susceptible de connaître.

Confectionné par un jeune marocain de 18 ans avec un complice turc, Zotob a frappé des milliers d’ordinateurs à travers le monde, leur causant des dommages plus ou moins graves. Infectant les ordinateurs avec un «malware», le virus en question permettait à une personne non autorisée d’avoir un contrôle complet de la machine à distance, via Internet. Les ordinateurs ainsi infectés sont qualifiés de « bots» ou «zombies». Rappelons au passage que Zotob avait frappé des chaînes de télévision comme CNN et ABC News, le journal New York Times, la filière Disney et même l’aéroport de San Francisco.

L’identité des deux responsables n’avait pu être dévoilée qu’à l’issue d’une collaboration entre les autorités marocaines, turques et le FBI. Toutefois, alors que le jeune Marocain et son complice turc auraient inventé leur monstre informatique pour des raisons purement pécuniaires, les pirates qui se sont attaqués aux sites israéliens étaient mus par une tout autre motivation.

L’opinion publique, sensible au calvaire palestinien suite aux dernières attaques d’envergure de la machine de guerre israélienne, qualifie déjà les hackers marocains de «mousquetaires du web». Toutefois, en respect de l’article 294 du code pénal, un pirate informatique risque entre 5 et 10 ans de prison.

L’affaire promet donc des rebondissements. Depuis déjà quelques années, les hackers marocains se sont fait une réputation en la matière. Certains pirates ont déjà changé de camp, mettant leurs services au profit de la lutte contre la cybercriminalité. Notons à cet effet que des Marocains appartiennent au célèbre Chaos Computer Club, réputé être le plus grand groupement de hackers européens qui militent aussi pour une plus grande utilisation des logiciels libres.

Mostafa Bentak
LE MATIN

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