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Abdelkader Belliraj s’avère être un agent des services secrets belges

La Belgique avait-elle couvert des faits de grand banditisme pour protéger un informateur ?», s’interrogeait, vendredi, la chaîne de télévision «RTBF», dans son dernier bulletin d’information de la soirée. « Comment la Sûreté belge a-t-elle pu recruter et rémunérer un tueur d’Al-Qaïda actif en Belgique, avec du sang sur les mains, depuis 20 ans ?», se demandait, pour sa part, le quotidien «La Dernière Heure». Les services belges ignoraient-ils que leur «informateur» était à la solde de l’hydre terroriste «Al Qaïda», et qu’il avait même fait un déplacement en 2001 du côté des grottes d’Afghanistan, puis dans les maquis de la branche maghrébine d’Al Qaïda en 2005, en Algérie, où se retranche l’ancien Groupe salafiste pour le combat et la prédication (GSPC) ? Il n’y a pas lieu de s’étonner, ni de feindre une quelconque ignorance. «Il est évident que les services de renseignement belges connaissaient Abdelkader Belliraj», a affirmé le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, dans une interview publiée dans la dernière livraison de l’hebdomadaire international «Jeune Afrique». Maintenant, si les connexions terroristes de Belliraj ne sont pas à démontrer, survient la question, du moins embarrassante, sur les raisons pour lesquelles les services belges avaient recruté «Belliraj». Ces derniers voulaient-ils «infiltrer», par le biais de ce dernier, l’Organisation du terroriste Oussama Ben Laden ? Cette raison était-elle suffisante pour que les services en question «ferment les yeux» sur le sextuple assassinat commis en Belgique, dans la deuxième moitié des années 80, par le même agent recruté, ou plus encore, sur le braquage spectaculaire, perpétré par la même personne, d’une importante institution financière au Luxembourg, Brings, avec la participation de truands européens ? Un «festival» de questions auxquels il est, aujourd’hui, difficile de hasarder un seul élément de réponse. Le ministre de la justice belge, Jo Vandeurzen, a demandé, vendredi dernier, l’ouverture d’une enquête sur «la manière dont les services de renseignement» de son pays «ont collecté et traité les informations concernant le dossier de Belliraj». Le même ministre, par voie de communiqué, avait exprimé son inquiétude quant à «l’efficacité du travail de renseignement» de son pays, qui se trouve dans une position très peu confortable depuis que les autorités marocaines ont réussi le démantèlement du réseau incriminé, annoncé le 18 février dernier. En fin de semaine, une équipe d’enquêteurs belges devait se rendre à Rabat pour, dit-on, «un échange d’informations» sur le réseau en question, dont 35 membres avait été déférés, jeudi dernier, devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, avant d’être traduits, dans l’après-midi de la même journée, devant le juge antiterroriste de Salé. L’embarras des autorités belges est tel que les révélations, qui ont fait le tour des médias bruxellois, ont provoqué des questions très embarrassantes sur le rapport étrange qu’auraient entretenu les services de leur pays avec le «très dangereux» Belliraj. «Certains avaient pu s’étonner de sa propriété quatre façades avec garage et jardin, à Evrem», martèle le quotidien «La dernière Heure», qui fait, évidemment, allusion à l’enrichissement douteux de «Belliraj». Le même quotidien s’interroge, également, «pourquoi l’homme n’a jamais été inquiété par la justice belge ? ». Autant de zones d’ombre à élucider …

M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma

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