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Le point sur l’affaire Razorback

Rappel des faits:

Hier, aux alentours de 10h, la police belge a fait une perquisition dans le datacenter d’Interxion à Zaventem près de Bruxelles, là où se trouvait tout le matériel de l’association Razorback. Concrètement, il s’agit des serveurs eDonkey Razorback 2.0 et 2.1, du serveur d’upload, du serveur de statistiques et du serveur web.

Au même moment en Suisse, les responsables de l’association Razorback étaient embarqués pour être entendus par la Police locale: « la police nous a traité convenablement et que nos discussions se sont bien passées » déclare l’un des concernés. Aucune garde à vue n’aurait eu lieu, seulement des « interrogatoires ».

Complicité de contrefaçons:

Le chef d’accusation: « complicité de contrefaçons ». Cette plainte a été déposée par la MPAA (Motion Picture of America Association). D’ailleurs l’association d’allants droits se galvanise de cette action dans un communiqué de presse. « C’est une victoire majeure dans notre combat pour arrêter la fourniture de contenu illégal qui circule sur l’internet via les réseaux peer-to-peer ».

L’association va même encore plus loin en accusant l’association de favoriser, par le biais de ses serveurs, la diffusion de « pornographie infantile, guides de fabrication de bombe et de vidéos d’entraiment terroriste ». Razorback était, toujours selon le communiqué, « une menace pour la société ».

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Une exploitation des données compromise :

Qu’est ce que la police belge va faire avec ces serveurs ? Le but de cette saisie et d’effectuer « une exploitation pointue des données reprises sur les serveurs » (selon les services de police belges). Très certainement afin d’inculper les plus gros téléchargeurs de fichiers illégaux. Avec une capacité de 1.3 millions de connectés simultanés, il y aurait de quoi se mettre sous la dent !

Le soucis, c’est qu’aucune donnée concernant les utilisateurs, leurs fichiers partagés ou autre n’est conservée sur le disque dur. Tout est chargé en mémoire vive (voilà pourquoi chaque serveur Razorback est doté de 16 Go de RAM). Et l’un des principes de base de ce type de mémoire, c’est que dès que l’on coupe l’alimentation électrique, tout ce qu’elle contient est perdu. Et il a bien fallu que les autorités déplacent les serveurs !

Les effets de cette fermeture:

La première chose qui a inquiété la communauté, c’est les logs. En effet, juste après la saisie, peu de personnes savaient si oui ou non il y avait des informations « compromettantes » sur les disques durs. La seconde inquiétude concerne l’état du réseau ed2k. En effet, les serveurs Razorback représentent 33% des capacités de ce réseau ! Leurs disparition brutale a créé une charge supplémentaire instantanée pour le reste du réseau.

Et bien il a tenu et tient toujours ! Même si plusieurs serveurs « DonkeyServers » ont étés indisponibles peu de temps après la saisie, ils sont rapidement revenus sur les rails. Et puis, il y a le réseau Kademlia. Ce réseau, complémentaire à eDonkey, est géré par la plupart des client ed2k actuel. Ainsi, la charge devient moins lourde.

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Un coup d’épée dans l’eau :

La fermeture des serveurs Razorback n’a donc pas changé grand chose à la capacité des internautes à télécharger des oeuvres protégées. On peut même dire qu’elle a empiré les choses. En effet, l’association Razorback est une grande actrice dans le domaine du P2P légal. La principale opération en ce sens est l’aide à l’upload.

Les serveurs d’upload permettaient une distribution rapide de fichiers gratuits tel que des freeware ou de la musique libre. Mais ce n’est pas tout, ils permettaient de distribuer des contenus protégés par des DRM ! Concrètement, on parle de vidéos dont on doit payer un droit pour pouvoir les visualiser. En gros, il servaient aussi les intérêts de ceux qui viennent d’essayer de les achever.

L’avenir de l’association:

Devant les poursuites qui sont entrain de s’engager, on se demande ce qui va se passer pour l’association Razorback. Plus particulièrement ce que risquent ses responsables. Et bien, à première vue: rien ! En effet, l’association à toujours bien prit le soin de rester dans la légalité.

Et puis, rappelons le encore une fois, aucun contenu ne transite sur les serveurs Razorback (à l’exception des fichiers du projet d’upload). Et puis l’association a appelé à maintes reprises les ayants droits à lui communiquer les fichiers qu’ils aimeraient voir blacklistés. Les demandes sont toutes restées lettres mortes. Cependant, devant la véracité de l’action de la MPAA, on peut s’inquiéter pour eux.

« A l’heure actuelle, je ne peux malheureusement pas prendre une position officielle » déclare bile666 un des administrateurs du projet. « Après consultation de nos avocats, on décidera si on peut prendre une position officielle » conclu-t-il.

Bref, la situation ne semble pas des plus simple pour eux. Mais ils sont assurés du soutien de toute la communauté eDonkey, mais pas seulement. Beaucoup, comme WPC, apportent leurs soutient à cette association ayant oeuvré pour le développement de la diffusion du contenu libre.

WPC.

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