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L’Afrique ne veut pas rater la révolution numérique

Sautons à pieds joints dans la modernité grâce à la captation du savoir sur internet, c’est une chance exceptionnelle pour l’Afrique, a lancé le président sénégalais Abdoulaye Wade au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui s’est achevé vendredi à Tunis.

M. Wade a toutefois rappelé que l’Afrique irait mieux si elle était correctement équipée en ordinateurs et avait accès à plus d’informations (car) l’effet des technologies de l’information sur la croissance est évident.

Cinq milliards d’humains n’ont pas accès à un ordinateur, a rappelé l’Union internationale des télécommunications (UIT), organisatrice du sommet, alors que dans ses objectifs du Millénaire, l’Onu ambitionne de connecter tous les villages du monde à l’internet en 2015.

Le président nigérian Olusegun Obasanjo a souligné que l’Afrique était le continent le plus désavantagé dans la révolution numérique. Sans une attention spéciale et des financements, des millions de citoyens continueront à vivre dans la pauvreté, a-t-il averti.

Avec seulement 3,1% des Africains qui avaient un accès à l’internet en 2004, contre 55,7% de la population en Amérique du Nord, le chemin est encore long.

A Tunis, le secrétaire général de l’UIT, Yoshio Utsumi, a estimé que relier les 800.000 villages encore coupés de la toile nécessiterait au total un milliard de dollars, soit 1% de l’investissement annuel mondial dans la téléphonie mobile. Ce montant est tout à fait à notre portée, a-t-il déclaré.

Le Bangladesh est un bon exemple, ajoute Sarbulan Khan, coordinateur de l’UIT pour les nouvelles technologies. Aujourd’hui, tous les villages du pays sont reliés par téléphone portable. Il y a cinq ans, personne ne l’aurait cru.

Sous-équipée en ordinateurs et en téléphones fixes, l’Afrique semble suivre l’exemple en se ruant aussi sur la téléphonie sans fil. Le nombre d’abonnés a augmenté de plus de 1.000% entre 1998 et 2003, pour dépasser 75 millions fin 2004.

Si tout le continent compte autant de téléphones que la seule île de Manhattan (New York), un Africain sur dix a désormais accès à un téléphone portable.

La question de la pauvreté ne doit pas conduire à reléguer les besoins technologiques au dernier plan, après l’alimentation, la santé, l’éducation ou l’électricité, estime M. Khan. C’est au contraire en commençant par l’information que l’on peut avoir accès à tous ces services, explique-t-il.

Le projet de l’association Un ordinateur portable par enfant, présenté à Tunis, est ainsi source d’espoir.

L’Américain Nicholas Negroponte, qui préside l’association, a conçu un appareil dont le prix coûtant est de seulement cent dollars et qui peut fonctionner sans courant électrique. Son projet est d’équiper gratuitement des millions d’enfants dans le monde via des partenariats avec les gouvernements.

D’abord boudé par les pays riches, le Fonds de solidarité numérique, créé à l’initiative de pays africains, a finalement vu le jour cette année. En termes de financement, ce fonds est l’une des rares initiatives concrètes de la communauté internationale pour réduire la fracture numérique.

Plusieurs projets au Burkina Faso et au Burundi en ont déjà bénéficié. Huit millions d’euros ont été réunis à ce jour et ses promoteurs espèrent canaliser à terme des dizaines de millions par an.

Mais la contribution au fonds demeure cependant facultative.

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