Accueil > Politique > Sahara : l’ONU pour une solution politique

Sahara : l’ONU pour une solution politique

«Prêts à étudier tout plan d’autonomie que le Maroc viendrait à soumettre aux Nations Unies, en tant que contribution à la réussite des négociations envisagées». C’est ce qu’auront exprimé plusieurs pays membres du Conseil de sécurité, lors d’une séance de consultations tenue mercredi à New York avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara, Peter Van Walsum.
Cette disposition est intervenue après une audition du rapport de M. Walsum sur sa visite du mois d’octobre dans la région, pendant laquelle il a pris plusieurs contacts avec les parties en conflit.
Le rapport, que l’émissaire de l’ONU a présenté, est « une évaluation personnelle et non pas un plan ou une proposition », a-t-il précisé.
Précision on ne peut plus significative, d’autant plus qu’elle est établie sur un constat d’échec des plans successifs des Nations Unies, mais elle souligne, par ricochet, la nécessité de « favoriser l’ouverture de négociations directes entre toutes les parties, y compris l’Algérie », a expliqué une source diplomatique, citée par la MAP.
« De telles négociations devraient s’ouvrir sans conditions préalables et se dérouler dans le cadre des Nations Unies », a tranché la même source. Par ces négociations sera également concernée l’Algérie, qui offre aux Polisariens un refuge et un soutien militaire effectifs. Ce qui prouve son implication directe dans le conflit autour du Sahara marocain.
La thèse de l’ouverture des « négociations directes entre les parties concernées » reste la plus plausible, après le non-aboutissement des efforts jusqu’ici déployés par l’ONU pour trouver une solution à l’un des plus vieux conflits du monde. Cette thèse vient ainsi corroborer la position du Maroc, qui a toujours manifesté sa volonté de favoriser une solution politique du conflit autour de ses provinces du Sud.
Cette position a reçu, par ailleurs, l’appui de plus de cent congressmen américains, qui ont estimé dans une lettre adressée début janvier 2006 à la secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice, que «les doléances des parties doivent être satisfaites en dotant les habitants du Sahara occidental d’un mécanisme d’autonomie dans le respect total de la souveraineté du Maroc et de son intégrité territoriale ». Dans cette même lettre, les congressmen (environ 104) ont averti qu’il ne fallait plus « permettre que cette question, qui a perduré pendant longtemps, menace davantage la stabilité de la région et mettre en péril la sécurité et le progrès du Maroc».
Plus encore, ces congressmen ont alerté sur le danger que le conflit persistant puisse « engendrer des activités extrémistes, voire terroristes, qui peuvent représenter un risque, « non seulement pour le progrès réalisé par le Maroc, mais également pour la stabilité de la région en général ».
De surcroît, les législateurs américains n’ont pas manqué d’exhorter l’Administration Bush à apporter un « grand soutien » aux Nations Unies pour parvenir à une solution politique.
La disposition que viennent d’exprimer nombre de pays membres du Conseil de sécurité abonde dans le sens de cette «solution politique» souhaitée pour régler un conflit hérité de la Guerre froide et qui hypothèque encore la construction maghrébine.

Aujourd’hui

Commentaires

Voir aussi

Sahara : un territoire marocain

L’injustice que semble subir le Maroc sur sa cause nationale qu’est le Sahara ne se limite pas seulement au fond du problème, elle touche également, depuis trois décennies, la forme même de la question.