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Chronique: la lettre de Destination Santé

Des maladies cardio-vasculaires aux simples rhumes, la rédaction de Destination Santé suit l’actualité des grands enjeux de santé publique comme des petits maux du quotidien. Le style est incisif et percutant, l’information attractive et accessible. Menara ont rendez-vous avec la Lettre de Destination Santé. Des informations qu’ont l’amabilité de nous fournir les responsables de ce réseau dont le but est de permettre au public d’être un acteur plus éclairé de la santé.

Quand la dénutrition guette nos seniors…
Un réfrigérateur trop plein… de produits périmés. Voilà un signe ! Et s’il est trop vide, c’en est un aussi. La dénutrition du sujet âgé est encore très méconnue. Très insidieuse aussi, avec une prévalence qui atteint des proportions intolérables.
Comme l’a rappelé jeudi dernier au MEDEC – le 1er congrès français de médecine générale – le Pr Bruno Lesourd, du CHU de Clermont-Ferrand, ce phénomène est aujourd’hui trop fréquent. Il concerne entre 2% et 4% des 60-75 ans, et plus de 10% des 80-85 ans vivant à leur domicile. En institution enfin, un patient sur deux en souffrirait. «Dans la plupart des cas, il s’agit de ersonnes très malades », précise le Pr Lesourd.
En fait, «la dénutrition est souvent la conséquence d’une diminution de l’appétit avec les années. Elle est d’autant plus dangereuse qu’elle s’installe très progressivement et qu’elle n’est pas perçue par le sujet vieillissant ». Pas davantage que par ses proches, d’ailleurs. Et c’est là que le bât blesse.

Contrôler son poids
Car très vite, la dénutrition va affaiblir l’organisme, entraînant une perte de masse musculaire et donc une diminution de l’autonomie mais aussi des défenses immunitaires. « Une fois installée, elle entraîne des pathologies en cascades », enchaîne Bruno Lesourd. Le problème est si sérieux à ses yeux, qu’il recommande à ses confrères un dépistage systématique dès 65 ans.
Par exemple en contrôlant la masse corporelle. «Une perte de 5% en un mois, ou de 10% en six mois est un indice significatif de dénutrition ». Si l’on prend l’exemple d’une personne de 70 kilos par exemple, le seuil d’alerte sera fixé respectivement à une perte de 3,5 kilos en un mois, et 7 kilos en 6 mois.
La « renutrition » est possible, heureusement. Médecin généraliste à Paris, le Dr Bruno Fourrier a expliqué à ses confrères, qu’elle passe par des mesures simples comme le fait « d’adapter l’alimentation aux capacités de mastication et de déglutition. Il peut aussi être utile de couper finement les aliments, de les hacher voire de les mixer. Par ailleurs, mieux vaut éviter la prise de médicaments avant le repas. Cela peut couper la faim ». Des conseils utiles donc, avant le recours éventuel à l’utilisation de produits dits de « complémentation nutritionnelle orale ».

Mesdames après 50 ans, voyez un rhumatologue !
En permanence, notre organisme fabrique et en même temps détruit, de la matière osseuse. On appelle ce phénomène le remodelage osseux, un processus où le vieil os est remplacé par du nouveau. Pendant l’enfance et l’adolescence, le corps produit beaucoup plus d’os qu’il n’en détruit.
Nous constituons alors un véritable capital osseux, qui va augmenter jusqu’aux environs de 30 ans. Ensuite jusqu’à 50 ans nous n’en perdons que 0,3% chaque année. Mais alors, le processus s’accélère. Particulièrement chez la femme ménopausée : entre 50 et 60 ans, la perte de substance osseuse peut atteindre 3% par an ! Dix fois plus que dans la décennie précédente.
C’est cela qui expose à l’ostéoporose. Une maladie caractérisée par une détérioration généralisée et progressive du tissu osseux. Peuvent alors se produire des fractures de vertèbres, du poignet ou du fémur… et surtout la très redoutable fracture de hanche. Une femme sur quatre en meurt dans l’année. Et parmi les survivantes, 6 sur 10 ne retrouveront jamais leur autonomie. D’où l’importance d’un dépistage précoce par ostéodensitométrie en cas de risque, et d’un traitement aussi précoce que possible.
Les biphosphonates représentent actuellement le traitement de base de l’ostéoporose. Ils empêchent l’os de se résorber, réduisant de moitié le risque de fracture après 3 ans de traitement. De plus, ils sont de moins en moins contraignants, la prise d’un comprimé une fois par semaine suffisant à une couverture efficace. Mais pour cela vous devez absolument consulter un rhumatologue. C’est lui le spécialiste des os. Nous reviendrons sur l’efficacité des traitements contre l’ostéoporose, le 7 avril.

Des plombages presque dénués de risque
Voici une information qui va plaire à ceux qui redoutent le passage chez le dentiste. La pose de plombages dentaires, également appelés amalgames dentaires, est déconseillée aux femmes enceintes ou qui allaitent. En voilà une bonne excuse ! En revanche, ils ne présentent aucun danger pour le reste de la population. Selon l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé, l’AFSSaPS, « la pose ou dépose des amalgames dentaires augmentent sensiblement la libération de mercure ». Un métal toxique qui pourrait se révéler dangereux chez les femmes enceintes ou qui donnent le sein. Mais attention, cette mise en garde ne concerne pas les amalgames déjà présents dans votre bouche. C’est en effet la manipulation de ces derniers qui serait potentiellement risquée.
L’AFSSaPS prévient donc « que la pose, et plus encore la dépose des amalgames dentaires doit être évitées en cas de grossesse, ou chez les mères allaitantes ». Par ailleurs, l’Agence souligne qu’il y aurait également danger à utiliser des agents blanchisseurs sur des dents porteuses d’un plombage. Autrement dit pour la quasi-totalité d’entre-nous ! Une telle initiative libèrerait « des vapeurs de mercure » toxiques. Méfiez-vous donc des « kits blanchiment » qui aujourd’hui, sont en vente libre… et même sur internet !

Le sport, un plaisir qui commence à table
Vous avez décidé de vous remettre au sport ? Excellente idée, mais sachez que cela nécessite une préparation sérieuse : un bilan médical bien sûr, mais également un régime alimentaire adapté. Surtout pour les sports d’endurance comme la course à pied. Sur le plan médical, l’âge compte bien moins que l’entraînement. Une pratique modérée mais régulière est préférable à un entraînement intensif mais irrégulier. Alors si vous avez abandonné depuis longtemps vos baskets, faites vérifier par votre médecin votre condition physique.
Côté alimentation, la pratique sportive intensive réclame des menus adaptés. Le maître mot ? L’équilibre. Un repas pris 3 heures avant l’effort, devrait contenir :
– Des féculents qui apportent les glucides, l’énergie indispensable à l’organisme. Ne vous privez pas de pain, de céréales ni de légumes secs. Pensez également aux pommes de terre !
– Des fruits et légumes, avant et après l’effort. Ils favorisent la récupération et contribuent à la réhydratation ;
– De la viande ou du poisson pour éviter une carence en fer. Ce dernier est essentiel pour la croissance et le renouvellement musculaires ;
– Des laitages pour s’assurer un bon apport en protéines et en calcium. Ils contribuent à la contraction musculaire, et donc, vous éviteront les crampes ;
– Et enfin, des corps gras que sont le beurre, les huile d’olive, de colza, d’arachide ou encore les pistaches. Contrairement aux idées reçues, ils contiennent des acides gras et des vitamines essentiels pour l’organisme.

Des villages turcs décimés… par une pierre volcanique
Dans certaines contrées de Cappadoce, dans l’Est de la Turquie, près d’un décès sur deux serait causé par un mésothéliome. C’est-à-dire un cancer de la plèvre ! L’exposition à une pierre volcanique, utilisée dans la construction d’habitations, serait en cause.
L’érionite -c’est son nom- a bien été accusée par des études antérieures, réalisées sur des animaux. Mais pour la première fois, le Dr Izzetin Baris et son équipe, à Ankara, ont suivi une population d’hommes et de femmes pendant… 23 ans.
Près de 900 au total, âgés de 20 ans au début de l’étude et répartis dans trois villages : deux construits à partir d’érionite et un village « contrôle ». Au cours du suivi, 372 décès ont été recensés, dont 119 dus à un mésothéliome. Dans les deux villages exposés, cette maladie a été à l’origine de 45% du total des décès. Soit quasiment un sur deux !
A partir de ces chiffres, l’auteur montre que l’incidence annuelle du mésothéliome dans les villages en question est respectivement de 200 et 700 cas pour 100 000. Contre seulement 10 pour 100 000 dans l’autre. Dans ce dernier, seuls deux décès dus à un cancer de la plèvre ont été recensés. « Et encore, ils ont frappés deux personnes qui ne sont pas nées dans ce village » explique l’auteur. Lequel lance un appel aux autorités sanitaires de son pays pour informer, éduquer et accompagner les populations concernées.

Source: Destination Santé

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