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La maladie rénale chronique, nouveau défi pour le Maroc

Plus de 500 millions de personnes dans le monde – soit près d’un adulte sur dix – souffrent d’une maladie rénale chronique. Arrivée au stade d’insuffisance rénale chronique terminale, elle nécessite la mise en route de la dialyse ou la réalisation d’une transplantation rénale. Ces traitements très efficaces ne sont pas toujours disponibles et grèvent lourdement les budgets de santé. Par ailleurs, plusieurs millions de personnes meurent prématurément chaque année de complications cardiovasculaires liées à l’insuffisance rénale chronique. Une personne atteinte d’une maladie rénale chronique a dix fois plus de chances de mourir d’une crise cardiaque qu’une personne saine. C’est pour toutes ces raisons que l’objectif de la Journée Mondiale du Rein est de réduire l’incidence et l’impact de l’insuffisance rénale chronique.

Au Maroc, les maladies rénales toucheraient environ 1 million de personnes. Nombre d’entre eux souffrent d’une insuffisance rénale chronique. Près de 6 000 patients sont actuellement dialysés et plus de 200 sont porteurs d’un greffon rénal. Parmi les 1500 à 2000 patients qui atteignent chaque année le stade terminal de l’insuffisance rénale chronique, seule une partie arrive à être prise en charge en dialyse. La majorité d’entre eux n’ont pas bénéficié à temps d’une prise en charge néphrologique, alors qu’un dépistage précoce aurait pu éviter à la maladie d’arriver au stade terminal de l’insuffisance rénale, puisqu’un traitement et un suivi adaptés, ainsi que le respect de règles hygiéno-diététiques peuvent notablement en ralentir la progression.

C’est pourquoi le Ministère de la Santé, en collaboration avec la Société Internationale de Néphrologie, l’Organisation Mondiale de la Santé et la Société Marocaine de Néphrologie a lancé en 2007, le projet MRC–Maroc pour le dépistage et la prise en charge de la maladie rénale chronique. Programme d’étude qui s’étalera sur 5 années, et dont les résultats très attendus en terme d’épidémiologie et d’efficacité de l’approche interventionnelle auront un impact certain sur les programmes de dépistage et de prise en charge de la maladie rénale chronique aux niveaux local et international.

La 3ème Journée Mondiale du Rein sera aussi l’occasion d’insister sur l’importance d’une prise en charge de qualité du diabète et de l’hypertension artérielle, les deux principales causes de mise en dialyse, comme cela a été montré par le registre national de l’insuffisance rénale chronique Magredial récemment mis en place par le Ministère de la Santé en collaboration avec la communauté néphrologique.

En organisant cet événement, le Ministère de la Santé ainsi que la Société Marocaine de Néphrologie prévoient aussi de mettre l’accent sur les moyens d’élargissement et de rentabilisation de l’offre en dialyse, sur l’importance de promouvoir les bonnes pratiques cliniques notamment en terme de prise en charge des co-morbidités associées, notamment l’anémie et l’hépatite virale C, en favorisant l’accessibilité à certaines thérapeutiques comme l’érythropoïétine et l’Interféron. Enfin, les organisateurs ont insisté sur l’importance de promouvoir et de renforcer l’activité de transplantation rénale. Approche thérapeutique efficace, maîtrisée par les équipes locales et plus rentable aussi bien en terme de qualité de vie que d’économie de dépenses évitées.

M.F
Menara.ma

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