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L’opposition à l’élection de Moubarak s’intensifie

Veillées aux chandelles, marches et manifestations, l’opposition égyptienne amplifie sa campagne contre une éventuelle candidature du président Hosni Moubarak pour un cinquième mandat de six ans en septembre.

Les Frères musulmans, représentant le plus puissant des mouvements d’opposition en Egypte, ont pour leur part appelé à la création d’un Front des réformes, dans une alliance avec le Wafd (centre-libéral) et le Tagamou (gauche marxiste nassérienne).

Les trois futurs partenaires, qui devaient se rencontrer jeudi pour élaborer une plate-forme politique commune, sont d’accord sur au moins un point: demander au président Moubarak, 77 ans, de renoncer à briguer un cinquième mandat présidentiel de six ans en septembre prochain.

Le Tagamou avait jusqu’à présent refusé de se rapprocher à la confrérie des Frères musulmans, interdite mais tolérée, et qui continue à se voir refuser par les autorités la possibilité de se constituer en parti politique.

Le chef de l’Etat, qui ne s’est pas encore prononcé, y est poussé par la veille garde du Parti national démocrate (PND – au pouvoir) qui voit dans sa présence à la tête de l’Etat un gage de stabilité pour l’Egypte.

La jeune garde du PND, qui regroupe autour de son fils cadet Gamal Moubarak, estime pour sa part que le refus du changement risque de pousser l’Egypte à l’aventure.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte républicaine, le scrutin présidentiel verra plusieurs candidats s’affronter, aux termes d’un amendement de la constitution approuvé par référendum le 25 mai.

Mais l’opposition a rejeté cet amendement, élaboré par les députés du PND, u moins par 250 élus venant des assemblées nationales ou locales, très largement dominées par le PND.

L’un des principaux adversaires déclarés du président Moubarak, Ayman Nour, président du jeune parti Al Ghad (centre libéral) est en procès depuis mardi, sous l’accusation de falsification des mandats électoraux déposés auprès des autorités pour obtenir l’agrément du parti.

Un autre candidat potentiel, Saad Eddine Ibrahim, président du centre Ibn Khaldoun de défense des droits de l’Homme, et bête noire du régime, est exclu d’office par la nouvelle loi électorale interdisant aux titulaires d’une double nationalité d’être candidatses. M. Ibrahim, professeur de sociologie à l’Université américaine du Caire, est également américain.

Une marche devait être organisée jeudi par l’opposition entre le siège du syndicat des journalistes -devenu son point de ralliement au centre du Caire- et l’Assemblée nationale, quelques centaines de mètres plus loin.
Les marcheurs devaient demander au chef de l’Etat de renoncer à briguer un nouveau mandat et d’abroger l’état d’urgence en vigueur depuis 1981, interdisant notamment les manifestations de rues.

Mercredi, quelque 200 personnes ont manifesté au Caire dans le quartier pauvre de Zeitoun, en faveur des mêmes revendications.
Ils étaient conduits par le mouvement Kefaya (Assez), qui s’est fait connaître en décembre en organisant les premières manifestations publiques dans la perspective des élections présidentielle et législatives.

Une cinquantaine de dirigeants et membres de Tagamou avaient pour leur part manifesté devant le Parlement pour dénoncer les changements superficiels apportés par la majorité parlementaire du PND à la loi sur l’exercice des droits politiques, ne répondant pas, selon eux, à la nécessité d’ouvrir le système politique.

Une veillée aux chandelles avait eu lieu le 8 juin devant le mausolée Saad Zaghloul, vénéré comme le père de l’indépendance, pour dénoncer les brutalités policières faites le 25 mai contre des manifestants de Kefaya, qui appelaient au boycottage du référendum constitutionnel.
source:lematin

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