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Hausse du prix du pétrole, une manne pour les pays exportateurs

Selon ce document, présenté à la réunion consultative ad hoc des ministres africains des finances qui s’est tenue à Tunis les 22 et 23 novembre courant, cette situation devrait être source de croissance à court terme, dans la mesure où les sociétés pétrolières achètent davantage de biens et services produits localement.

Les gouvernements profiteront de cette situation, grâce aux recettes fiscales directes et indirectes, alors que les besoins de main-d uvre des entreprises augmenteront probablement, ce qui devrait favoriser la baisse du chômage et accroître les revenus disponibles, relève ce rapport.

Les revenus supplémentaires entraîneront l’accroissement de l’épargne et de l’investissement intérieurs et, à long terme, ces investissements devraient générer des capacités globales de production plus importantes et une croissance plus forte.

Le document constate toutefois, que les hausses antérieures des prix du pétrole ont eu des effets pervers qui se sont notamment traduits par la mauvaise allocation des ressources, phénomène connu sous l’appellation de syndrome hollandais .

Les hausses des prix du pétrole ont entraîné l’accroissement de la demande de biens ne faisant pas l’objet d’échanges et la concentration du secteur de production commercialisable dans la fabrication de produits liés au pétrole au détriment des autres secteurs industriels.

La monnaie, estime le document, peut s’apprécier sensiblement, rendant ainsi les exportations, autres que le pétrole, moins compétitives et entraînant des fermetures d’usine.

En outre, certains groupes peuvent exercer des pressions pour maintenir le statu quo afin de tirer le plus grand profit des recettes pétrolières supplémentaires découlant des ventes, note le rapport qui explique que les réformes nécessaires pourraient être bloquées tout comme la pauvreté et les inégalités qui pourraient également s’aggraver.

Abordant l’intégration énergétique régionale, le document indique qu’ en Afrique, l’infrastructure énergétique, les réseaux électriques, ainsi que le raffinage, la distribution du gaz et du pétrole sont toujours largement confinés au territoire du pays producteur.

Par ailleurs, constate-t-il, peu d’initiatives ont été prises pour intégrer les secteurs du pétrole, du gaz et de l’énergie, ce qui fait que leur fonctionnement est loin d’être optimal.

Les réserves naturelles de pétrole dans certains pays africains peuvent également être mises à profit pour renforcer la coopération régionale, contribuer à la réalisation de projets et à l’intégration énergétique régionale.

Le document insiste par ailleurs sur la question de la qualité et de l’efficience des raffineries de pétrole dans bon nombre de pays africains et fait observer que la principale condition pour qu’une société de raffinage soit rentable, est l’existence d’un vaste marché intérieur.

Entre 1966 et 2001, quelque 12 raffineries ont dû fermer dans certains pays africains, faute de rentabilité, poursuit le rapport qui souligne que l’interconnexion des réseaux électriques peut faciliter l’accès aux raffineries efficaces, ce qui permettrait aux pays les plus pauvres de réaliser des économies substantielles.

Les pays d’Afrique du Nord, qui détiennent 57 % de la capacité de raffinage en Afrique, pourraient particulièrement profiter des économies d’échelle grâce à l’intégration, estime le document.

Le rapport indique que les pays producteurs de pétrole sont bien partis pour profiter largement de la hausse actuelle des cours de cette matière première, à condition d’utiliser les recettes supplémentaires qui en découlent pour accroître leurs capacités de production.

A cet égard, relève-t-il, le défi qui les interpelle est la gestion transparente de ces revenus pour éviter de retomber dans les pièges du passé (corruption et mauvaise gouvernance) qui ont conduit à la dilapidation des richesses tirées du pétrole.

Le document indique également que dans les pays producteurs de pétrole, le défi à relever est l’utilisation efficace et transparente des recettes pétrolières supplémentaires pour réduire la pauvreté et accélérer la croissance, à travers le renforcement des capacités de production.

Pour les auteurs de ce document, la communauté internationale doit aider les pays importateurs de pétrole, en leur apportant un appui budgétaire, en finançant leur déficit budgétaire et les mesures visant la réduction de la pauvreté.

Une assistance soutenue est également nécessaire de la part des bailleurs de fonds pour éviter que la bonne croissance économique enregistrée récemment par l’Afrique ne soit compromise.

MAP

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