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L’explosion redoutée de la Saint Sylvestre n’a pas eu lieu

Dans le contexte particulier de la période que nous avons connue entre le 27 octobre et le 21 novembre, on pouvait craindre une relance des violences urbaines. Il n’en est rien, a dit à la presse le directeur général de la police nationale.

Nous n’avons pas connu la nuit dernière d’affrontements entre les fauteurs de troubles et les forces de police et de gendarmerie. Nous n’avons pas connu non plus de phénomènes marquants comme des incendies importants de biens publics ou privés, a ajouté Michel Gaudin.

Quelque 25.000 policiers et gendarmes avaient été déployés, soit 3.000 de plus que lors de la Saint-Sylvestre 2004, pour parer à toute éventualité en cette nuit marquée tous les ans en France, depuis une décennie, par des incendies de voitures. Huit hélicoptères de la gendarmerie étaient aussi en alerte.

Cela n’a pas empêché 177 véhicules d’être brûlés en Ile-de-France et 248 en province, soit 92 de plus, au total, que l’an dernier (333). Les forces de l’ordre ont également procédé à plus d’interpellations (362 au lieu de 272).

Rien de comparable, cependant, à ce qui s’est passé au plus fort des violences de l’automne : 10.346 véhicules ont été brûlés dans les banlieues et quartiers difficiles en trois semaines, avec un pic à 1.408 dans la nuit du 6 au 7 novembre.

Pendant la même période, de nombreux bâtiments publics ont été incendiés et des dizaines de policiers et gendarmes blessés lors d’affrontements avec les fauteurs de troubles, ce qui a amené le gouvernement à réactiver une loi sur l’état d’urgence datant de la guerre d’indépendance algérienne.

Cette mesure a été prolongée jusqu’au 18 février et la vente de carburant au détail a été interdite pendant les fêtes de fin d’année dans plusieurs départements, notamment en Ile-de-France.

Il y avait des inquiétudes sur Paris, a reconnu le directeur général de la police nationale (DGPN) en ce lendemain de Saint-Sylvestre. Mais les choses se sont bien passées sur les Champs Elysées, où il y a eu jusqu’à 500.000 personnes au plus fort de l’affluence.

UN PHENOMENE PLUS DISPERSE QU’AUPARAVANT

Au total, 27 membres des forces de l’ordre ont été blessés légèrement, dont 13 gendarmes et deux policiers atteints par des projectiles lors de heurts sur le Quai Branly, à Paris.

A Strasbourg, des policiers, dont le véhicule a été pris à partie par des fauteurs de troubles, ont dû faire usage de leur flashball (une arme utilisant des balles en caoutchouc) pour se dégager et trois d’entre eux ont été blessés.

Les incendies de voitures ont été beaucoup plus dispersés que les années précédentes, a d’autre part fait valoir Michel Gaudin : 53 départements touchés au lieu de 41 en 2004 et 267 communes au lieu de 132.

A Strasbourg, où a été prise en 1997 l’habitude d’incendier des véhicules la nuit de la Saint-Sylvestre, et cette fois encore la commune la plus affectée, le nombre de voitures brûlées est tombé à 19 au lieu de 28 en 2004.

En Seine-Saint-Denis, département le plus touché, il y a eu un véhicule brûlé de moins qu’à la Saint-Sylvestre 2004 (59 au lieu de 60). Suivent le Val-de-Marne (38), le Bas-Rhin (36), les Yvelines (30) et le Nord (22 au lieu de 24 en 2004).

En revanche, il y a eu deux fois plus de véhicules incendiés en zone rurale (40 au lieu d’une vingtaine).

Tous les incendies de voitures ne relèvent pas de violences urbaines. Il peut s’agir d’actes de vengeance individuelle, d’escroqueries à l’assurance ou de tentatives de malfaiteurs de faire disparaître les traces de leurs forfaits.

Pour Michel Gaudin, la vigueur de la répression de la crise de cet automne a contribué à limiter les incidents du week-end.

Quelque 3.000 personnes ont été arrêtées entre le 27 octobre et le 21 novembre. S’y ajoutent 2.200 interpellations opérées ensuite, dans le cadre des enquêtes lancées sur les violences.

Environ 850 condamnations à des peines de prison ont été prononcées. La plupart sont en cours d’exécution, a souligné le DGPN. Cette vague de condamnations a eu un impact tout à fait important.

En période normale, en France, 60 à 70 voitures sont incendiées chaque nuit pendant la semaine et une centaine pendant le week-end, a-t-il rappelé.

Reuters

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