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Neuf Marocains disparus en Libye : Les familles réclament l’ouverture d’enquête

Le neuvième Marocain disparu, Imad Abdouni aurait été tué par balles. Son corps a été repêché des côtes libyennes et identifié par sa famille qui s’était déplacée en Libye.

Le nombre très important des victimes, dont des Marocains, prouve que la Libye est devenue, au même titre que le Maroc, un point de passage pour les clandestins africains tentant de rallier l’Europe par les côtes italiennes les plus proches du continent.

Dans ce pays, on voit prospérer un marché de services, tendant à faciliter l’émigration illégale, par la fourniture de documents falsifiés et de moyens de transport, l’hébergement en transit ou l’obtention d’un emploi. Seulement, le naufrage d’une embarcation au large des côtes libyennes met au-devant de la scène le problème de l’immigration clandestine vers l’Europe.

Ce drame s’ajoute à une longue liste de tentatives d’émigration illicite qui ont amené les autorités des pays du sud de la Méditerranée à durcir leur lutte contre ce trafic. Après le renforcement des contrôles dans les présides occupés de Sebta et Melilia, des milliers de Marocains se sont orientés vers l’Italie, plus précisément vers l’île de Lampedusa, située à quelque 300 km de la Libye. Toutefois, les traversées à bord d’embarcations de fortune se terminent souvent tragiquement pour les candidats à l’exil.

En juillet dernier, des rescapés, sauvés par des navires italiens au large de l’île de Lampedusa, ont raconté que treize candidats à l’immigration clandestine sont morts durant un voyage de Libye vers l’Italie.

Sept des 14 candidats à l’immigration clandestine qui ont survécu ont été hospitalisés dans un état grave, dont deux dans le coma.
Ils ont été transportés à l’aide de quatre hélicoptères à Palerme, en Sicile. Leur navire se trouvait à la dérive, sans nourriture ni eau, depuis 20 jours.

Les Marocains portés disparus avaient choisi l’aventure et la confrontation de la mort certaine pour ne pas rester dans le pays. Ils avaient payé chacun des sommes d’argent allant de 30.000 à 40.000 DH pour leur voyage qui a duré parfois plusieurs semaines. Après Khouribga, Béni Mellal et Kelaât Sraghna, la ville de Safi est devenue la plaque tournante de ce commerce de haut vol.

Contre la promesse d’avoir des visas, les candidats à l’émigration étaient prêts à tout vendre pour s’exiler. Le voyage se fait le plus légalement du monde, par avion. Sur place, le candidat entre en contact avec l’intermédiaire censé organiser la traversée vers l’île italienne de Lampedusa.

Dans notre cas, les passeurs ne sont autres que les Marocains Mohamed Choukri, natif de Settat et vit en Italie et Mohamed Dissi, boucher résidant en Libye. Arrivant de la Tunisie, les clandestins sont immédiatement pris en charge par des transporteurs qui les dirigent vers les villes côtières libyennes et les hébergent éventuellement en attendant le passage de l’autre côté.

Très proches du Vieux Continent, ces villes constituent des lieux privilégiés pour les trafiquants. Les familles de la région de Doukkala, de certains douars de Youssoufia, Zemamra et Chammaîa, ainsi que de la ville de Safi, demandent l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de la mort du jeune Imad Abdouni et de la disparition des huit autres marocains, ainsi que l’arrestation des membres du réseau de passeurs.

El Mahjoub Rouane
LE MATIN

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