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Les exportations marocaines dopées par les niches de valeur ajoutée

Selon la Direction des études et des prévisions financières (DPEF) relevant du ministère des Finances et de la Privatisation, «cette évolution serait opportune pour impulser les exportations marocaines vers cette région». Cette situation est corroborée par la meilleure orientation de certains indicateurs du commerce extérieur, note la DPEF dans son dernier
« Point de conjoncture». Il s’agit en l’occurrence de l’accroissement des exportations de 13,1 %, tirées en cela vers le haut par le bon comportement des ventes de phosphates et dérivés, qui se sont accrues de 41,6 %.

Les expéditions de vêtements confectionnés, avec une hausse de 15,8 % à 9.814,9 MDH, ont également contribué à la hausse des ventes au reste du monde. Le secteur semble remonter doucement la pente, un an après la levée des quotas sur les produits textiles en janvier 2005. Les investissements directs étrangers dont bénéficie le Maroc à fin 2005 et début 2006 témoignent d’un retour de confiance des investisseurs. En effet, des multinationales comme le groupe espagnol Tavex, l’Américain Fruit of the Loom ou le groupe italien Legler ont décidé d’investir près de 300 millions d’euros, étalés sur trois ans.

Ces investissements sont de nature à stimuler l’industrie de textile et à favoriser l’emploi. Les Accords de libre-échange avec les Etats-Unis et la Turquie, entrés en vigueur en janvier 2006, jumelés à la proximité avec l’Europe, constituent également un attrait pour les investisseurs, dans la mesure où le Maroc pourrait devenir une plate-forme d’exportation vers les Etats-Unis.

Une autre contribution est à signaler du côté des composants électroniques, dont les exportations ont progressé de 15,8 % à 3.138,2 MDH.
Exception faite des produits énergétiques qui se sont inscrits en baisse, les différents groupes de produits à l’exportation ont progressé, notamment les demi-produits, les biens finis de consommation, les produits bruts, les biens finis d’équipement et l’or industriel. Le recul accusé par les ventes des produits alimentaires trouve, en partie, son origine dans le repli des expéditions d’agrumes, des fruits frais et des tomates fraîches.

En effet, la campagne d’exportation agrumicole semble avoir pâti de la faiblesse du rendement de certaines catégories (Maroc Late notamment), du problème de la qualité (calibrage inadéquat), mais également de la concurrence étrangère, particulièrement de l’Espagne. Les biens de consommation demeurent le premier groupe de produits à l’exportation avec une part de 31,9 % (32 % une année auparavant), tandis que les demi-produits se maintiennent au deuxième rang des groupes de produits à l’exportation en dépit de la hausse de leur part à 27,9 % contre 24,9 % à fin juin 2005.

Alors que la part des produits bruts s’est située à 11,1 %, celle des produits finis d’équipement s’est stabilisée à 6,9 %. Les produits alimentaires se placent toujours au troisième rang parmi les groupes de produits à l’exportation. Au total, comparativement à la moyenne des premiers semestres des cinq dernières années, les exportations globales ont enregistré une hausse de 19,7 %.

Par ailleurs, les recettes voyages et les transferts des MRE continuent de faire preuve d’un bon comportement, progressant respectivement de 23,6 % et 24,1 % par rapport au premier semestre 2005. Comparées à la moyenne des premiers semestres des années 2001 à 2005, les recettes voyages ont réalisé une expansion de 52,5 %. Pour le seul mois de juin 2006 et comparativement au même mois de 2005, ces recettes ont augmenté de 36,5 % à 3.147,9 MDH.

La balance voyages laisse apparaître un excédent en hausse de 25,7 %. Pour ce qui est des transferts MRE, et comparativement à la moyenne des recettes à fin juin des cinq dernières années, ceux-ci ont réalisé une expansion de 39 % (+6.326,1 MDH), variation annuelle.

Le marché marocain continue de profiter de la reprise de la demande mondiale, entamée en 2004 après trois années de morosité du tourisme international. Les perspectives de croissance pour le tourisme mondial restent globalement positives pour l’ensemble de l’année 2006, malgré les tensions exercées sur les prix de l’énergie. La croissance des arrivées de touristes internationaux au niveau mondial se situerait, selon l’Organisation mondiale du tourisme, à 4,6% en 2006.

Néanmoins, le déficit de la balance commerciale s’est de nouveau aggravé de 13,1 %, affecté par le renchérissement de la facture pétrolière de notre pays qui a atteint près de 12,3 milliards de dirhams à fin juin 2006, en hausse de 23 % par rapport à la même période de l’année précédente. Pour le seul mois de juin 2006, les achats de pétrole brut ont enregistré un accroissement de 34,9 % en valeur. En conséquence, le cours moyen à l’importation s’est situé à 4.126 DH/T au lieu de 3.369 DH/T en juin 2005.

De leur côté, les flux d’investissements et prêts privés étrangers se sont établis à près de 9,7 MMDH durant le premier semestre 2006, en baisse de 39 % par rapport à fin juin 2005. Ce repli traduit l’absence d’opérations de privatisation d’envergure similaire à celles réalisées en janvier 2005. Compte non tenu des recettes de privatisation réalisées en janvier 2005, soit un montant de 6.476,3 MDH, les recettes des investissements étrangers se sont accrues de 2 % à 9694,5 MDH contre 9.505 MDH une année auparavant.

A la faveur du maintien à un niveau élevé des recettes voyages et des transferts des MRE, les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib continuent de se maintenir à un niveau très confortable. A fin juin 2006, les avoirs extérieurs nets de l’Institut d’émission se sont établis à 157.662,1 MDH contre 150.499,7 MDH à fin décembre 2005, soit une hausse de 4,8 %. Par rapport à leur niveau à fin juin 2005 (134.278,3 MDH), ils se sont améliorés de 17,4 %. Ces avoirs représentent, à fin juin 2006, l’équivalent de 10,7 mois d’importation de marchandises (admissions temporaires pour perfectionnement actif sans paiement non comprises, soit 10.529 MDH contre 10.643 MDH une année auparavant).

En termes de perspectives, la reprise progressive de l’activité économique dans l’UE, notre principal partenaire commercial, devrait favoriser la poursuite du dynamisme des exportations nationales. Le potentiel de demande qu’offre ce marché serait pleinement exploité. Au niveau international, avec cette année qui a démarré sous des signes positifs par la consolidation de la reprise dans les principaux foyers de croissance, les conjoncturistes s’attendent à ce que la demande mondiale se répercute au niveau des activités d’exportations au plan national.

L’amélioration des conditions d’accès aux marchés extérieurs aurait également un impact décisif sur le comportement des exportations.

Abdelali Boukhalef
LE MATIN

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