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L’économie marocaine peine à changer de régime de croissance

L’économie marocaine montre son incapacité structurelle à changer de régime de croissance, souligne le rapport, présenté récemment à Casablanca par Jean-Louis Reiffers, coordinateur du FEMISE.

Cette situation, explique le document, est due au caractère erratique de la croissance et sa fragilité ainsi qu’au retard pris dans la mise en oeuvre des réformes, particulièrement les difficultés à les traduire dans les comportements institutionnels.

Un tel état de fait est de nature à limiter non seulement la vitalité économique et sociale des acteurs mais aussi l’attractivité du pays pour les investissements étrangers, note le rapport qui a été réalisé dans le cadre d’une collaboration avec des économistes marocains, espagnols et français.

Au volet des échanges commerciaux, les auteurs du rapport, cité par la Map, estiment que le Maroc entame la phase la plus délicate de sa politique d’ouverture, arguant que la structure d’échanges du Royaume, qui est encore celle d’un pays en développement, le rend particulièrement fragile vis-à-vis des concurrences futures qui s’annoncent après l’établissement de zones de libre-échange avec plusieurs pays du monde.

Les possibilités qui s’offrent au Maroc, poursuit le rapport, se trouvent ainsi limitées compte tenu des perspectives de ralentissement des rapatriements des revenus des MRE, de la concurrence livrée par les pays en phase d’adhésion au marché européen et du développement insuffisant des investissements étrangers.

Qualifiant de pleinement justifiée la stratégie d’insertion du Royaume dans l’économie mondiale, les auteurs du rapport considèrent toutefois que le succès de cette stratégie requiert la mise en oeuvre d’un programme de politique adapté et bien séquencé.

Ce programme, précise-t-on, devrait permettre le développement d’un secteur privé compétitif, orienté en partie vers l’exportation tout en tenant compte des contraintes structurelles lourdes qui pèsent sur l’économie.

La mise en oeuvre du programme en question devrait tout aussi faire en sorte que les options politiques arrêtées donnent lieu à des résultats convaincants en terme d’amélioration du bien-être collectif, tout en veillant à en limiter les coûts pour les catégories les plus vulnérables.

Dans ce cadre, le rapport préconise l’assouplissement des rigidités à caractère institutionnel et comportemental qui atténuent considérablement les efforts des réformes entreprises.

C’est à ce prix que l’économie marocaine pourra développer la dynamique nécessaire pour faire face à la croissance encore forte que la population active enregistrera dans les années à venir, conclut le rapport présenté lors d’une journée d’étude initiée par le Centre marocain de Conjoncture (CMC), en collaboration avec l’Institut de la Méditerranée.
source:lopinion

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