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Des autoroutes encore plus chères

A partir de lundi prochain, les tarifs de péage seront en hausse sur la plupart des autoroutes du Maroc. C’est le cas notamment du tronçon Casablanca-Rabat où les prix des tickets seront fixés désormais à 20 dirhams pour la catégorie 1 et 30 dirhams pour les catégories 2 et 3.
Sur le tronçon Rabat-Kénitra, également assez fréquenté, les tarifs seront de 12 et 18 dirhams. Entre Kénitra Nord et Sidi El Yamani, il faudra compter entre 43 et 65 dirhams. Le tronçon Fès-Sidi Allal Bahraoui n’est pas exempté avec désormais des droits de passage établis entre 45 et 68 dirhams.
Autre endroit où la hausse ne risque pas de passer inaperçue, l’axe Tanger-Asilah. Ouvert gratuitement à la circulation depuis le 5 juillet, ce tronçon de 30 kilomètres, très important dans la continuité des trafics routiers entre l’Europe et le Maghreb, sera mis sous péage dès lundi avec des tickets variant entre 10 et 15 dirhams.
Le coût global de cette infrastructure s’est élevée à 1,4 milliard de dirhams hors taxes, indique-t-on à la société ADM (Autoroute du Maroc), laquelle a eu recours à un emprunt de 760 millions de dirhams auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour boucler son budget.
Autre axe qui sera soumis à péage dès lundi prochain, la section autoroutière Had Soualem- Tnine Chtouka, encore au stade expérimental. Longue de 35 kilomètres, cette section qui représente la deuxième tranche de l’autoroute Casablanca-El Jadida est très importante pour désengorger le trafic assez dense entre Casablanca et cette ville.
L’investissement global à ce niveau s’est élevé à 700 millions de dirhams provenant des fonds propres de la société ADM et des emprunts octroyés par le FADES et le FKDEA, à hauteur de 42 et 38%.
Rappelons que ADM exploite au total 595 km d’autoroutes. Environ 272 km supplémentaires sont en cours de travaux.
Les travaux des autoroutes Marrakech-Agadir et Fès-Oujda, totalisant un linéaire de 553 kilomètres, démarreront entre octobre 2005 et octobre 2006.
Et-ce la lourdeur des investissements qui explique cette série de hausses de tarifs de péage sur des tronçons-clés ? Malgré plusieurs tentatives d’ALM, la Direction d’exploitation n’a pas donné suite à nos appels.
Pourtant, les recettes provenant du trafic sont en croissance continue. Entre 2003 et 2004, celles-ci sont passées de 475 millions de dirhams à 534 millions, en hausse de 12%.
Les péages ne constituent pas l’unique ressource de la société ADM. Les redevances d’exploitation des aires de repos et de services ont généré 23 millions de dirhams durant le dernier exercice.
Un rien par rapport aux reprises d’exploitation et transfert de charges, évalués à 78 millions de dirhams, à l’origine d’ailleurs de l’augmentation du résultat d’exploitation de l’entreprise.
Malgré une croissance continue de son chiffre d’affaires, le résultat financier de l’entreprise ADM est toujours déficitaire, avec même un pic de 187 millions en 2004.
Un chiffre alourdi par l’augmentation des charges financières et du risque de change, provisionné à hauteur de 117 millions de dirhams en 2004. Le résultat net de la société ADM présente un déficit de 101 millions de dirhams sur le dernier exercice.
D’où sans doute pour le gestionnaire des autoroutes du Maroc, la décision de revoir les tarifs à la hausse prise, il faut le rappeler, sur le sillage de la dernière augmentation des prix du carburant. La réalisation des investissements prévus dans le business plan de l’entreprise ADM dépend certainement de cette pilule amère.
Lors de la dernière assemblée générale extraordinaire, le premier juin 2005, une augmentation de capital d’un montant de 850 millions de dirhams avait été entérinée.
Principal actionnaire, le Fonds Hassan II avait injecté alors 500 millions de dirhams, le complément étant versé par l’Etat. Les automobilistes supporteront le reliquat.

source: aujourdhui.ma

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