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Le 21 juin, Journée internationale de la musique : Anomalie

Autant d’occasions pour susciter des talents en les mettant en contact direct avec des artistes étrangers, africains, européens, américains, hindous et autres latino-américains. On imagine la richesse que ce melting pot offre à la musique et aux professionnels marocains de la musique tous genres confondus.

Les premiers fruits de ces contacts annuels sont d’ailleurs déjà à l’œuvre. On le voit à travers des expériences des jeunes générations qui, refusant de se laisser enfermées dans le carcan de la prétendue authenticité figée, sont tentées par d’autres styles, d’autres rythmes en phase avec leur temps et avec leur sens de la beauté. Ainsi, on s’adonne à la création dans les musiques techno, le rap, le hip hop et autre métal. On compose également avec le jazz, le swing… Certains artistes excellent, d’autres sont en chemin et le reste n’en fait pas pire que d’autres ailleurs à travers le monde.

La jeune génération de musiciens prend aussi conscience que la musique n’est plus simplement une sorte d’ouvrage destiné à l’appréciation locale à travers les ondes de la radio, mais une valeur culturelle, un produit immatériel, diraient les économistes, destiné à la transaction et à l’échange sur un marché mondial très concurrentiel.

De ce fait, on ne fait plus aujourd’hui de la musique dans son petit coin comme dans le temps, en se bouchant les oreilles contre les vibrations du monde.
Ce n’est, semble-t-il, pas un sentiment partagé par tout le monde, à en juger d’après la programmation de nos médias audiovisuels qui malheureusement ne semblent pas saisir le tournant.

Ainsi, certains styles musicaux ont plus de chance de passer sur les antennes que d’autres ; certains sont même exclus, bannis comme l’étaient dans les années 70, Nass El Ghiwane et Jil Jilala pour délit de créativité et d’originalité. Pourtant, ces nouveaux styles emportent l’adhésion de la jeunesse tout autant que la musique des Ghiwanes il y a trente ans.

C’est cette anomalie, ce décalage, cet ostracisme qu’il faudrait un jour résoudre. Un 21 juin par exemple, Journée mondiale de la musique, serait parfait.

Abdelaziz Mouride
LE MATIN

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