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Une prise de bec finit par un fratricide

C’est au douar Ikadom, région de Chouitar, Caïdat de Sidi Abdellah Ghiyate, province d’Al Haouz, à Marrakech, qu’Ali a vu le jour en 1976. Fils d’un fellah, il n’a jamais appris le moindre alphabet. Ni lui ni ses quatre sœurs et frères n’ont mis les pieds à l’école. D’un enfant qui joue avec ses amis et un adolescent qui s’occupe de la terre, il est devenu un jeune qui cherche le plaisir chez les filles de joie. Une habitude qui a inquiété sa mère au point qu’elle a pensé le rendre responsable. Par quel moyen ? Le mariage. Elle lui a choisi une voisine. En présence de tous les habitants du douar, la nuit de noces a été célébrée jusqu’à l’aube. Après quoi, Ali a emmené sa femme chez lui pour entamer leur relation en commun sous le même toit. Au fil des mois, un premier enfant est venu égayer leur foyer, puis un deuxième. Malheureusement, Ali n’a pu oublier sa vie de célibat, entre les mains des filles de joie. Fellah et gardien dans une ferme située au douar, il profitait de temps en temps d’une occasion quelconque pour y emmener une fille de joie et passer la nuit avec elle en se soûlant, chantant, dansant et partageant enfin le même lit. Certes, sa femme en était au courant. Et pourtant, elle ne protestait pas.
Nous sommes le samedi 29 mars. Les habitants du douar devaient célébrer le mariage d’un couple de la région. Ils étaient tous invités. Mohamed, père d’Ali, a mis sa djellaba qu’il gardait à des occasions pareilles. Ce n’est que vers 22 h qu’il est sorti de chez lui pour emprunter le chemin à destination de la tente caïdale dressée pour l’évènement. À mi-chemin, il est arrivé juste devant l’entrée de la ferme où travaille son fils. Il a entendu de la musique populaire qui provenait de l’intérieur, ainsi que des voix qui chantent. De coutume, il ne s’y trouvait que son fils. Mohamed s’est cloué à sa place. Après quoi, il a décidé d’y entrer. Il est allé à la direction de la lumière. Quand il est arrivé, il a vu son fils, Ali. Était-il seul ? Non. Il était en compagnie d’un ami, Hassan, et d’une fille de joie. Tous les trois étaient sous l’effet de l’alcool. Ils dansaient et chantaient. Le père d’Ali, Mohamed, est resté bouche bée. Quelques secondes plus tard, il a demandé à son fils, Ali de chasser son ami, Hassan, et la fille de joie. Hors de lui, Ali a poussé violemment son père le suppliant de partir. Le père s’est planté à sa place tout en criant. Sous l’effet de l’alcool, Ali a injurié son père. Perdant tout contrôle de ses nerfs, le père a brandi un couteau qu’il gardait sous ses vêtements. Ali a reculé. Hassan et la fille de joie ont pris la fuite, laissant le fils et son père face-à-face. Sans hésitation, Mohamed a avancé vers son fils et lui a donné cinq coups de couteau. Ali a perdu connaissance. Son père le regardait sans agir. Pas moins de quelques secondes, Ali a rendu l’âme. Les gendarmes sont arrivés. Le père qui s’assayait près du cadavre de son fils leur a exprimé son regret. Mais, trop tard.

Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma

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