Accueil > Maroc > Un violeur pas comme les autres

Un violeur pas comme les autres

[img align=right]http://www.aujourdhui.ma/alm_images/Viol-962.jpg[/img] «Je ne suis pas son violeur, je n’ai pas abusé d’elle et je ne lui ai jamais promis le mariage», a affirmé Khaled devant les trois magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Il criait haut et fort son innocence en qualifiant cette accusation d’un coup monté contre lui par Jalila et sa famille. «Pour quelle raison t’accusent-elles de viol?», lui a demandé le président de la Cour. «Elles veulent se débarrasser de moi, monsieur le président», a-t-il répondu. Sans donner de justifications à ses propos, Khaled a précisé avoir été menacé à maintes reprises par Jalila. Il a prétendu qu’elle lui a demandé de l’oublier parce qu’elle voulait se marier avec un membre de sa famille, cadre bancaire de son état. S’agit-il de la vraie version des faits ? Et pourquoi a-t-il raconté une autre histoire à la police ? D’abord, il a déclaré à la Cour n’avoir rien dit aux enquêteurs. «Ils m’ont violenté et m’ont obligé de signer», a-t-il prétendu. Le président de la Cour l’a interrogé aussitôt sur les raisons pour lesquelles les enquêteurs l’ont maltraité. Khaled a gardé le mutisme tout en regardant les trois magistrats. Et le président de la Cour a commencé à lui citer la version consignée dans le procès-verbal. Selon le procès-verbal, il entretenait une relation amoureuse avec Jalila depuis près d’un an.
Il s’est présenté à sa famille pour demander sa main. Deux mois après les fiançailles, il l’a violée. «Ce n’est pas vrai monsieur le président. Ils veulent me jeter dans le gouffre», a-t-il crié à la Cour. «Et quelle est la vérité ?» lui a demandé le président de la Cour. Khaled a gardé le mutisme encore une fois et le président a appelé la victime qui attendait en dehors de la salle d’audience. Vêtue d’une djellaba bleue et portant un foulard rose, elle y est rentrée à pas lents. Âgée de dix-huit ans et sans profession, elle a relaté à la cour son histoire avec Khaled. Elle a rencontré ce dernier au parc de la Ligue arabe. Il s’est présenté en tant qu’un employé dans une société. Il lui a exprimé ses intentions de bonne foi et lui a assuré qu’il voulait entretenir une relation sérieuse avec elle. Ainsi, elle a accepté son invitation à un café. À table, ils ont engagé une longue conversation qui a fini par la fixation d’un nouveau rendez-vous. Depuis ce jour, leurs rencontres se sont succédé. Il l’a sollicitée plusieurs fois de l’accompagner chez sa mère. Mais, elle refusait toujours. Elle incitait sur le fait de ne pas faire l’amour avant le mariage. Elle lui rétorquait qu’elle sera son épouse et qu’elle ne l’abandonnera jamais. Khaled lui a affirmé qu’ils devaient se familiariser et partager le même lit avant le mariage. Jalila n’a pas changé sa position.
Quelque mois plus tard, Khaled s’est présenté, en compagnie de sa famille, chez Jalila. Ils l’ont demandée au mariage. Comme toute jeune fille rêvant de son prince charmant, elle était pleine de joie. Leurs familles se sont mises d’accord pour célébrer la nuit des noces l’été courant. Les deux jeunes fiancés ont commencé les préparatifs. Un jour en mois d’avril dernier, Khaled a annoncé à Jalila que sa mère voulait la voir. «Je ne sais pas la raison pour laquelle elle voulait te voir, mais elle m’a demandé de t’emmener chez elle», lui a-t-il affirmé. Elle ne s’est pas abstenue cette fois. «Je n’avais rien à craindre, je suis sa fiancée», a-t-elle expliqué à la cour.
Jalila l’a accompagné à bord d’un petit taxi. Quand il a ouvert la porte de la maison, elle a remarqué que personne ne s’y trouvait. «Où est ta mère», lui a-t-elle demandé. Sans réponse, il a verrouillé la porte tout en la sollicitant de rentrer à la chambre. Elle est restée clouer sur place. Elle a refusé d’avancer d’un iota. Khaled l’a suppliée de le suivre à la chambre. «Laisse-moi partir», cria-t-elle. Soudain, Khaled est devenu agressif. Il l’a tenue par son bras et l’a tirée violemment vers lui. Puis, il l’a poussée vers la chambre. Il l’a giflée, saisi un couteau et l’a menacée de la tuer si elle ne lui obtempèrait pas. Il l’a ordonnée à se dévêtir et danser toute nue devant lui. Il s’est mis à nu et a avancé vers elle pour la gifler encore une fois. Et elle a cédé. Sans vergogne, il a abusé d’elle. Après quoi, il lui a lancé la phrase qui l’a détruite : «Raconte à ta mère ce que je t’ai fait et ne retourne jamais chez moi».
Dans un état lamentable, Jalila est retournée chez elle. Elle a raconté toute l’histoire à sa mère. Celle-ci s’est dépêchée chez la mère de Khaled. Ce dernier les a chassées en les insultant avec des mots abjects. Jalila et sa mère ont décidé alors de porter plainte contre lui au commissariat de police. Khaled en conséquence a été arrêté. Une voisine a témoigné contre lui. Elle a attesté avoir entendu des cris dans la maison mitoyenne, celle de la famille de Khaled. Elle a précisé avoir remarqué la victime y sortir une heure et demie plus tard, alors qu’elle pleurait. Un témoignage qui a coûté trois ans de prison ferme pour Khaled. Et le rêve de Jalila s’est transformé en un cauchemar.

source:aujourdhui

Commentaires

Voir aussi

Maroc : un imam pédophile

@360   Une peine de prison a été prononcée par la Cour d’appel de Tanger à …