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Trottoirs en mauvais état : Marcher dans la rue, une véritable expédition

Il faut dire qu’hormis le boulevard Hassan II et celui d’Anfa nouvellement retapé, le reste est bien souvent en piteux état quand il ne semble pas à l’abandon. Partout où se portent nos regards, c’est la même désolation qui nous agresse. Il n’y a pratiquement pas de trottoirs praticables.

La majorité sont craquelés, présentant de multiples fissures. On y trouve des trous béants qui engendrent un sentiment d’insécurité des usagers. Cela dure depuis des années.

Les conseils, qui se sont succédé, n’ont jamais songé à les aménager, alors qu’une commune a le devoir d’entretenir les trottoirs de son territoire. Conséquence, beaucoup de gens se préoccupent de l’état des trottoirs.
Les familles avec des petits enfants ont de la difficulté à faire avancer les poussettes.

Les personnes en fauteuil roulant éprouvent beaucoup de gêne. Pour ceux qui n’ont pas une bonne vision, les surfaces inégales les exposent à de grands dangers.

Le conseil de la ville devrait être en mesure d’agir efficacement. «C’est la mairie de la ville qui est responsable de l’état des trottoirs. Nous devons savoir pourquoi elle ne fait rien pour les faire retaper et lui savoir à quel point cette situation pose des dangers pour les piétons», souligne avec colère un homme en fauteuil roulant. Par crainte de chuter, certaines personnes préfèrent marcher sur la chaussée parce que les trottoirs sont soit impraticables soit inexistants par endroits.

Beaucoup de Casablancais estiment qu’une partie des fonds du contribuable devrait être investie directement dans les infrastructures urbaines destinées aux cyclistes et aux piétons.

«Il faut sans arrêt regarder où l’on marche sinon on risque de poser le pied dans un trou et faire une chute terrible», lance une femme âgée. Les risques de chute sont énormes en raison des surfaces inégales et d’un tassement différentiel. Plusieurs piétons affirment avoir été victimes d’au moins une chute à cause des trottoirs fissurés et inégaux.

Cette situation suscite des critiques assez vives de la part des usagers.

D’ailleurs, nombre de Casablancais estiment que la ville n’a pas de véritable stratégie d’ensemble cohérente et systématique puisque elle n’inclut pas l’aménagement des trottoirs dans ces plans d’actions.

Pourtant, l’excellence des trottoirs est indispensable pour la construction d’un cadre de vie de qualité.

Dans beaucoup de cas, les trottoirs en mauvais état ne sont pas retapés, ce qui donne une mauvaise image de la capitale économique.

Les quelques rénovations effectuées ici et là n’ont pas été menées avec tout le savoir-faire qu’il faut et avec des matériaux de bonne qualité. «La qualité des matériaux laisse généralement à désirer. Par ailleurs, des erreurs techniques sont commises, puisqu’on ne prend pas le soin de mettre une chape de béton avant la mise en place des carreaux, ce qui se répercute sensiblement sur leur durée de vie», explique un employé de la commune urbaine.

Et d’ajouter qu’ils doivent présenter une surface régulière, ininterrompue et dotée d’une bonne rugosité. A la commune urbaine on assure qu’une opération d’asphaltage des trottoirs, la première du genre en Afrique, sera bientôt lancée par la Commune.
Elle concerne les grandes artères de la ville et prévoit l’habillage des trottoirs en mobilier urbain.

La commune affiche même une grande ambition, à savoir offrir une plus grande esplanade aux marcheurs sur le bord de mer, le trottoir actuel étant très étroit. Aussi, les parkings installés entre les deux voies du boulevard seront supprimés.

Pour compenser, les concepteurs du projet comptent gagner de l’espace à travers l’ouverture de nouvelles voies entre les boulevards de la Corniche et de Biarritz (reliant le complexe Megarama à l’hôtel Suisse) via le terrain vague qui les sépare actuellement.

En attendant la réalisation de ces travaux, les Casablancais doivent faire attention de ne pas glisser ou trébucher. Les conséquences d’un tel accident chez les personnes âgées sont graves à la fois pour celles, qui les subissent et pour la société.

Abderrahman Ichi
LE MATIN

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