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Mouvements sociaux au Maroc : Exception ou confusion ?

Dimanche 20 février, une marche est prévue pour réclamer des réformes politiques, sociales et économiques . A l’origine de cette initiative, quelques jeunes Marocains qui avaient lancé, il y a presque deux semaines, un mouvement sur le réseau Facebook, en faveur de manifestations pacifiques dans les différentes villes du Royaume. «Nous appelons tous les Marocains à manifester le 20 février pour des réformes démocratiques», indique la plate-forme de ce groupe créé sur Facebook. Cet appel a trouvé écho auprès d’organismes de différentes sensibilités. Les gauchistes et les islamistes ainsi que des militants des droits de l’Homme ont annoncé successivement, ces derniers jours, leur soutien à cette marche, tout en insistant sur son caractère pacifique. La jeunesse du mouvement Al Adl Wal Ihssane a appelé, jeudi 17 février, à participer «pacifiquement» à cette manifestation. «Nous appelons à la participation et au soutien de toutes les initiatives visant à renforcer l’état de liberté, de dignité et de justice, notamment les manifestations du 20 février», affirme un communiqué du Mouvement de Cheikh Yassine. «Nous insistons sur la nature pacifique de notre participation et appelons tout le monde à la vigilance contre toutes les tentatives de provocation», a précisé la jeunesse de Justice et bienfaisance. La Jeunesse islamiste du parti islamiste de l’opposition PJD n’est pas en reste. La jeunesse Justice et développement a décidé de prendre part à cette marche de protestation, et ce malgré le fait que la direction du parti a décidé de la boycotter.
La Jeunesse du PJD a mis l’accent, dans un communiqué rendu public jeudi 17 février, sur la nature pacifique de cette marche, tout en invitant les manifestants à scander des slogans appelant à «assainir la vie politique». Aussi, un communiqué rendu public, jeudi, par quinze membres de la Jeunesse de l’USFP appelle «les jeunes à se mobiliser et à prendre part à toutes les initiatives visant à revendiquer des réformes institutionnelles, politiques et sociales». Du côté du mouvement associatif, 20 associations de défense des droits de l’Homme ont exprimé leur soutien à la marche du 20 février. Il s’agit, entre autres, de la Ligue marocaine de défense des droits de l’Homme, Amnesty International-section Maroc, l’Association démocratique des femmes du Maroc, l’Association marocaine de défense de l’indépendance de la Justice, l’Observatoire marocain des libertés publiques, le Forum Al-Karama des droits de l’Homme, la Ligue marocaine de la citoyenneté et des droits de l’Homme, l’Association marocaine des droits de l’Homme, l’ Observatoire marocain des prisons, l’Association Adala, le Forum Alternatives Maroc, l’Organisation des libertés de la presse et de l’expression, le Forum des citoyens, le Forum Vérité et Justice, l’Association marocaine de lutte contre la corruption, l’Association marocaine des femmes progressistes, le Centre marocain des droits de l’Homme et l’Instance marocaine des droits de l’Homme. Ces ONG des droits de l’Homme appellent le gouvernement, dans un communiqué, à «respecter la volonté des citoyennes et des citoyens à manifester pacifiquement» , ainsi qu’à leur «garantir de manière civilisée leur droit d’exprimer leurs aspirations». Dans le même sens, les associations signataires de ce communiqué appellent à des réformes politiques et constitutionnelles. Selon elles, la Constitution doit évoluer vers une «Constitution démocratique» consacrant la «fondation d’un Etat de droit» dans le Royaume.
Le soutien de ces ONG à la marche du 20 février devait être réaffirmé lors d’une réunion prévue au siège de l’AMDH à Rabat jeudi soir. Du côté des partis politiques, seuls le parti d’extrême gauche Annahj Addimocrati et le Parti socialiste unifié (PSU) ont exprimé leur soutien à cette marche, étant donné que les grandes formations politiques ont décidé de ne pas participer à cette marche privilégiant d’accorder plus de temps au gouvernement pour procéder aux réformes politiques et socio-économiques qu’elles revendiquent. Commentant l’appel des jeunes sur Facebook à manifester le 20 février, Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, avait précisé récemment que «le Maroc s’est engagé depuis longtemps dans un processus irréversible de démocratie et d’ouverture de l’espace des libertés», ajoutant que «les citoyens peuvent s’exprimer librement tant que cela se déroule dans le plein respect des intérêts vitaux du pays».
A vrai dire, il ne s’agit pas de la première fois où le Maroc connaît une marche pareille. Les citoyens marocains avaient, d’ores et déjà, manifesté d’une manière civilisée pour plusieurs causes.

Aujourdhui.ma

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