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L’instruction de l’affaire du réseau «Belliraj» commence demain

Une rencontre de ces avocats avec leurs clients a été autorisée, lundi dernier, par la police judiciaire chargée de l’enquête. C’est ainsi que le comité de défense a pu rencontrer Mustapha Moâtassim et Mohamed El Amine Ragala, respectivement secrétaire général et porte-parole du parti «Al Badil Al Hadari», Mohamed Merouani, responsable de « Hizb Al Oumma», Abdelhafid Sriti, correspondant de la chaîne Al Manar, Alaâ Badella Ma-El-Aïnin, membre du Parti de la justice et du développement (PJD), et Hamid Najibi, membre du Parti socialiste unifié (PSU). Contactés, hier, par ALM, les avocats se sont abstenus de révéler la teneur de leurs discussions avec les prévenus, invoquant le secret de l’instruction. Mais ils ont été unanimes à indiquer que «le droit de leurs clients à la présomption d’innocence n’a pas été respecté». «C’est l’un des principes les plus élémentaires du Code pénal qui vient d’être violé», dénonce Me Ramid, qui ajoute que «la confidentialité de l’enquête préliminaire n’a pas été respectée». «Le ministre de l’Intérieur aurait mieux fait de se limiter à l’annonce du démantèlement du réseau Belliraj, sans dévoiler la teneur de l’enquête préliminaire» menée par la police judiciaire, a-t-il expliqué. Même son de cloche chez Me Sefiani, selon qui les révélations livrées, mercredi dernier, sur ce réseau, seraient de nature à «influer sur le cours de la justice». «C’est à la justice, et seulement à la justice, de décider de la poursuite ou non des prévenus», a-t-il déclaré à ALM. «On ne conteste pas le droit de l’Etat au doute, quand bien même il serait question de dirigeants de partis politiques, mais il aura fallu attendre que le dossier soit déféré devant le parquet pour connaître les tenants et aboutissants de l’affaire», a-t-il affirmé, en émettant le vœu que «l’appareil exécutif puisse rectifier son erreur». «Il y va du principe de la séparation des pouvoirs, et notamment l’indépendance du pouvoir judiciaire», a-t-il prévenu. Maintenant, à la question de savoir si la défense est convaincue de «l’innocence» de ses clients, Me Ramid a reconnu que les dirigeants incriminés «avaient un penchant pour l’intégrisme», précisant toutefois «ne voir aucun lien, aujourd’hui, entre ses clients et le terrorisme», dans une référence au démantèlement du réseau Belliraj. «Le ministère de l’Intérieur a confisqué le droit de la Justice, qui est la seule habilitée à juger», a-t-il déploré, en évoquant « une violation de la loi ». La même tonalité a été exprimée par la défense au sujet de la dissolution du parti « Al Badil Al Hadari».
La décision prise par le Premier ministre, conformément à l’article 57 de la loi sur les partis politiques, est qualifiée de «précipitée » par le comité de défense. Pour les uns comme pour les autres, «il fallait se référer à la justice ». «Nous regrettons cette décision, elle est intervenue avant même que la période de la garde à vue des prévenus n’expire», ont-ils fait remarquer, en ajoutant attendre «le transfert du dossier auprès du procureur pour voir si une poursuite judiciaire sera engagée ou non contre les prévenus». Pour rappel, les services de sécurité ont révélé, lundi 18 février dernier, l’arrestation de six dirigeants politiques en rapport avec le démantèlement du réseau terroriste, présidé par le ressortissant marocain en Belgique, Abdelkader Belliraj. Par la même occasion, les services de la Sûreté nationale ont annoncé avoir découvert, à Casablanca et à Nador, un important lot d’armes et de munitions appartenant au réseau incriminé.

M’Hamed Hamrouch
Aujourdhui.ma

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