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Les services de sécurité marocains affinent leur système de coordination

De l’avis de plusieurs observateurs, il ne s’agirait nullement de réunions de routine. Ces réunions seraient intervenues alors que des services de renseignements occidentaux venaient de livrer de nouveaux éléments d’information faisant état de nouvelles menaces terroristes visant le Royaume. Remarquez, en passant, que ces réunions sont tenues au mois de novembre, c’est-à-dire à la veille du Nouvel An. «L’arrivée des Occidentaux à l’occasion de la fête du Nouvel An pourrait inciter les terroristes à reprendre du service», met en garde le chercheur Mohamed Darif, spécialiste des mouvements terroristes qui s’activent dans la région du Maghreb arabe, dans une déclaration à ALM. Cette mobilisation ne concerne pas seulement les services de sécurité nationaux, les renseignements étrangers notamment mènent déjà une course contre la montre pour parer à tout nouveau danger terroriste. Un souci qui ne date pas d’hier, même si les faits montrent que, excepté les attentats sanglants de Bali de 2002, aucun attentat terroriste ou presque n’a été exécuté à cette occasion. Cela dit, la vigilance à laquelle vient d’appeler de nouveau le ministre de l’Intérieur devra rester de mise. D’autant plus que l’organisation Al Qaïda a multiplié, par médias interposés, les menaces contre les pays du Maghreb. L’apparition dernièrement du numéro deux d’Al Qaïda, l’Égyptien Ayman Al-Zawahiri, sur une bande vidéo diffusée sur Internet, et relayée par des chaînes satellitaires arabes, en dit long sur le dessein de cette hydre terroriste, laquelle compte une branche (très active) dans la région du Maghreb : « l’Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique ». Mais là encore, quand bien même le Maroc aurait été cité par al-Zawahiri, à la solde d’Oussama Ben Laden, les cibles privilégiées par la pieuvre terroriste restent l’Algérie et la Libye. L’Algérie, considérée comme la base arrière du noyau dur d’Al Qaïda au Maghreb islamique, a jusqu’ici payé un lourd tribut aux « fous illuminés » de cette organisation. La Libye, qui était, jusque-là, épargnée par cette organisation, a été désignée par l’organsiation terroriste comme une cible potentielle depuis la normalisation par le régime de Kadhafi des ses relations avec les puissances occidentales. Mais, dans le cas du Maroc, un autre fait bien majeur vient nourrir les craintes. Mise à mal par les critiques qui l’accusent de ne pas épargner les civils, notamment en Irak, où les innocents dont des femmes, des vieux et des enfants, tombent quotidiennement par des centaines, l’organisation d’Al Qaïda a été contrainte de changer de stratégie. «Cette nouvelle stratégie a pour objectif de ne pas viser les civils, mais de s’attaquer aux services sécuritaires, à savoir l’armée et la police», affirme M. Darif. Le chercheur en veut pour preuve (et exemple) les attentats perpétrés, en avril 2007, contre le siège du ministère algérien de l’Intérieur, et en juillet dernier, contre la caserne militaire de Lakhdaria, toujours en Algérie. Le tir de roquettes contre un avion militaire algérien à l’aéroport de Djanet, situé à 1800 kilomètres au sud-est d’Alger, vient aiguillonner cette crainte. Cet attentat a été revendiqué par un groupe qui n’est pas affilié à Al Qaïda, mais dont les accointances avec cette organisation ne sont pas à démontrer, soit le « Mouvement pour l’autonomie au Sahara ». Al Qaïda prend désormais pour cible les bases militaires et autres services de sécurité, non seulement pour démontrer qu’elle ne vise pas les civils, mais parce que les cibles sécuritaires constituent des symboles forts de la souveraineté des Etats. Cette nouvelle stratégie est d’autant plus redoutable qu’elle est porteuse d’un risque encore plus préoccupant : la déstabilisation des pays.

M’Hamed Hamrouch

Aujourdhui.ma

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