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Les présidents des groupes parlementaires s’élèvent contre l’absentéisme

«Nous nous faisons un devoir de rappeler à nos députés, à chaque réunion du groupe, l’importance de la présence aux débats parlementaires», explique Ahmed Zaidi, président du groupe de l’USFP à la Chambre des représentants. «L’absentéisme est un comportement détestable», s’est-il indigné. «Mais pour l’heure, nous constatons une présence positive des députés au niveau des réunions des commissions. Ce qui est encourageant», nuance-t-il. Le président du groupe du parti socialiste estime néanmoins qu’il n’est pas convenable de tenter d’imposer, par la contrainte, la présence des députés à l’hémicycle. «Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons à nos pairs», conclut-il. Un avis que ne partage pas son homologue du groupe haraki. «Certes, il y a toujours un certain absentéisme, mais notre situation à l’opposition ne nous le permet pas», affirme Essaid Ameskane. Le président du groupe MP estime que si un député se présente aux élections, c’est pour honorer son mandat et accomplir sa mission. Ce qui ne peut être réalisé à l’extérieur des murs de l’enceinte du Parlement. Un texte a été adopté en ce sens, mais «il est très difficile de l’appliquer». D’abord, un grand nombre de parlementaires a refusé catégoriquement de signer la feuille de présence. Ensuite, pour ce qui est des sanctions, une amende pécuniaire a été prévue. Ce qui ne devrait pas contraindre pour autant les parlementaires qui ne se soucient particulièrement pas pour ce détail de manquer à l’appel. Pour ces derniers, une autre mesures disciplinaire est prévue. Il s’agit de rendre publique, lors de la retransmission télévisée hebdomadaire des débats, de la liste des absents. Aucune de ces mesure n’est aujourd’hui appliquée. M. Ameskane estime qu’il faudrait agir en amont. «Il faut que les partis imposent des critères parmi lesquels figurerait l’obligation de présence, avant donner leur accréditation à un candidat. Car, certains députés ne sont intéressés que par la carte du parlementaire», déplore-t-il. «Nous imposons à tous nos candidats de signer une déclaration d’honneur dont l’un des points essentiels est l’obligation de présence aux débats parlementaires», tranche El Mostapha Ramid, président du groupe parlementaire du parti islamiste. «L’absentéisme ne relève pas uniquement de la responsabilité des députés, mais également des partis qui leur ont accordé leurs accréditations», accuse-t-il. Le PJD affiche le sens de la discipline et va jusqu’à publier régulièrement, dans sa presse, la liste de présence de ses députés aux différents débats de la chambre des représentants. «Lutter contre l’absentéisme des parlementaires est une question d’absence de volonté politique et non de textes réglementaires», précise M. Ramid. Le parti s’apprête néanmoins à faire campagne pour activer le texte sanctionnant le phénomène. «Nous allons demander d’appliquer une amende de 1.000 DH pour chaque absence», a révélé récemment le numéro deux du parti islamiste, Lahcen Daoudi, dans une déclaration à ALM.
Un élan que peu de députés semblent prêts à suivre. «La question est très vaste et l’on ne peut pas se prononcer sur l’absentéisme des parlementaires», estime Chaoui Belassal, président du groupe constitutionnel. «Le travail normal du député ne se fait pas toujours au niveau du Parlement. Et ce d’autant plus que sa marge de manœuvre est réduite. Sa présence peut donc s’avérer inutile », explique-t-il. Rahhou El Hilaa, président du groupe des Forces démocratiques, estime pour sa part que «c’est un phénomène commun à toutes les sociétés». «Au stade où en est l’action politique au Maroc actuellement, il serait vain d’exiger une présence régulière des députés», affirme-t-il. La question suscite néanmoins la préoccupation de la société. En atteste cette pétition qui circule actuellement sur Internet. Le texte qui pointe du doigt le phénomène, mis en ligne depuis le 1er novembre, a déjà réuni quelque 300 signatures représentant toutes les couches sociales.

Tahar Abou El Farah
Aujourdhui.ma

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