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La société civile tente de rendre l’école plus agréable à l’élève

Une campagne d’écoute vient de démarrer mardi au lycée Lalla Aïcha. Elle se poursuivra au lycée Hassan II, à l’école Al Mohammédia et à l’école Youssef Ibn Tachfine.

Des psychologues, des assistantes sociales et des associations se sont portés volontaires pour appuyer cette initiative qui s’avère d’une plus haute importance.

On a même créé une association «Communication et dialogue» pour entre autres apporter l’aide et le soutien aux élèves et aux étudiants en vue d’alléger les difficultés rencontrées au niveau de leurs études et de développer au sein de l’établissement scolaire la notion de dialogue, de communication et d’ouverture.

Le défi est grand. Dans toute l’académie de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, à titre d’exemple, on ne note qu’un seul psychologue affecté dans un établissement public. Le déficit est flagrant ! Pourquoi ne prête-t-on pas une intention à la psychologie dans le système d’enseignement alors que l’un des objectifs du ministère de l’Education nationale est d’assurer la qualité. Celle-ci ne peut être garantie sans que l’élève ne soit écouté et compris.

L’école publique doit être à la hauteur des aspirations. «Dans toute la structure de la santé scolaire, on a parfois des consultants de psychiatrie et de psychologie. Mais, ce n’est pas étalé sur le plan national.

On souffre d’un manque cruel de prise en charge psychologique à l’intérieur des institutions d’enseignement public. Le privé a des partenariats et des conventions avec des psychiatres et des psychologues. Par contre, dans l’enseignement public, il y a très peu d’intérêt pour ce sujet», estime Jallal Toufik, psychiatre.

Il soutient fortement le travail de l’association « Communication et dialogue». Il s’est engagé à établir des partenariats avec des psychologues. La volonté de ces derniers ne manque pas. Amina Bajji le confirme : «Ce n’est pas les psychologues qui manquent. Il faut juste chercher. Il y a des psychologues qui n’exercent pas leur profession et qui ont la volonté d’aider les élèves. Il faut juste une coordination.»

Les élèves ont, en effet, besoin d’écoute. Malheureusement, ils ne rencontrent qu’un grand mur d’incompréhension au point que bon nombre d’entre eux fissent par détester l’école et par échouer. L’expérience est là pour en témoigner. «Les assistantes sociales ont écouté des enfants du primaire.

Elles ont découvert que ces enfants souffrent d’énormes problèmes. Certains ne voyaient pas bien et ne pouvaient pas de ce fait bien suivre leurs cours. D’autres avaient des problèmes affectifs. Il a suffi de parler avec leurs parents pour régler leur problème et améliorer leur niveau scolaire», signale la présidente de l’association «Communication et dialogue».

Nombreux sont les élèves qui ont dû arrêter leurs études à cause de problèmes psychologiques et sociaux malgré qu’ils soient brillants.

L’école n’a plus une image de sécurité. La délinquance y existe. Il suffit juste de passer à côté des établissements scolaires pour faire cette remarque. Des adolescents d’à peine douze ans se droguent et ont des pratiques douteuses en plein public. Les écoles ne sont plus considérées par les parents comme un lieu des transmissions des valeurs. Ce rôle est souvent remis en cause vu que les élèves ne «subissent» pas comme il se doit l’influence des professeurs.

Ces derniers se contentent de transmettre leur savoir aux élèves sans s’occuper de l’aspect psychologique. La situation actuelle est donc le résultat de tout un système éducatif qui n’accorde pas assez d’importance à la psychologie.

L’effort de la société civile est on ne peut plus louable. Mais il faut en premier lieu une grande volonté politique. La réalisation des partenariats est une solution efficace. La création des observatoires d’écoute s’avère importante.

Il ne s’agit pas que d’écouter les élèves mais de les aider à s’épanouir en exerçant des activités qu’ils aiment pour que l’école devienne un espace non seulement d’apprentissage mais également de plaisir.

Jihane Gattioui | LE MATIN

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