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La pression de l’inflation pousse Bank Al-Maghrib à relever son taux directeur

Le taux directeur vient d’être relevé de 25 points de base. Il passe de 2,75 à 3,5 %. Cette décision a été prise par le Conseil de Bank Al-Maghrib, lors de sa réunion trimestrielle, mardi 23 septembre 2008. En relevant ce taux, la banque centrale recommande de rester «très vigilant quant à l’évolution de l’inflation et des facteurs de risques au cours des prochains mois». La dernière décision de changement des niveaux des taux directeurs a été prise fin 2006 donnant lieu à une hausse du taux des reprises à 7 jours. Ce dernier a ainsi été ramené à 2,75 %, selon les analystes d’Attijariwafa bank. Bank Al-Maghrib explique cette décision par les pressions sur les prix qui se sont intensifiées ces derniers mois. «Bank Al-Maghrib avait estimé un taux d’inflation pour l’année 2008 à 2,7% avec une borne supérieure à près de 4% et une borne inférieure à près de 1,5 %. Les autorités monétaires tablaient sur un premier pic dès la fin du premier trimestre 2009 sous l’effet de l’application de la révision à la hausse du SMIG en juillet 2008 puis une correction baissière avec une inflation stable aux alentours de 2,7% comme scénario central», précisent les analystes d’Attijariwafa bank. «Compte tenu des dernières données sur l’évolution de l’indice du coût de la vie, l’intervalle des prévisions semble se décaler vers le haut dénotant d’une hausse des pressions inflationnistes au sein de l’économie marocaine», ajoutent-ils. En effet, l’inflation en glissement annuel s’est établie à 4,8 % en août 2008, 5,1% en juillet et 4,7% en juin. Pour sa part, l’inflation sous-jacente, qui reste à un niveau sensiblement supérieur à 4% depuis mars 2008, a atteint 4,4 % en août. «L’appréciation du Conseil est que cette évolution s’explique largement par la persistance des effets de propagation, directs et indirects, des prix des produits de base importés et du pétrole sur l’inflation», souligne le Conseil de Bank Al-Maghrib dans un communiqué. «Les données et analyses disponibles laissent également apparaître une poursuite de la diffusion de la hausse des prix des biens échangeables vers les non échangeables, en particulier les services», ajoute-t-on. En fait, les pressions sur les prix sont encore plus perceptibles au niveau des prix à la production industrielle, l’indice des industries manufacturières ayant augmenté de 28,2 %, après une hausse de 26,5 % enregistrée en juin. Quel est l’impact de cette augmentation sur le marché des crédits bancaires à taux variables ? «Il n’y aura forcément pas d’impact sur les crédits bancaires à taux variables parce que ces crédits sont indexés sur les bons de Trésors. Et même à moyen terme, je ne pense pas qu’il y aura un impact !», souligne Nour-Eddine Charkani Hassani, président du directoire de Wafa Immobilier, filiale d’Attijariwafa bank. Pour les mois à venir, la banque centrale ne s’attend pas à une baisse de la pression sur les prix. «Pour les prochains trimestres, les risques entourant la prévision centrale continuent d’être orientés à la hausse.
Au plan externe, ils sont liés à l’évolution future des prix des hydrocarbures et de ceux des produits et matières premières. Au plan interne, ils découlent de l’impact des prix mondiaux sur le système de compensation, du rythme de progression rapide des crédits, ainsi que du développement des tensions provenant du marché du travail», affirment les membres du Conseil de Bank Al-Maghrib. Dans ce contexte marqué par des perspectives d’inflation et une balance des risques orientée à la hausse, la banque centrale considère qu’il est essentiel de prévenir les effets de second tour en limitant les risques sur la stabilité des prix à moyen terme, afin de préserver le pouvoir d’achat et de maintenir les conditions nécessaires à une croissance viable. Pour clarifier sa décision, Abdellatif Jouahri, wali de Bank-Al Maghrib, organise aujourd’hui une conférence de presse, à Rabat.

Atika Haimoud
Aujourdhui.ma

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