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Il n’y a aucune preuve que nos deux compatriotes enlevés en Irak aient été tués

Selon le communiqué, il n’y a «aucun indice» prouvant que les deux otages ont été tués. Tout est parti du témoignage d’un dénommé Ziad Khalaf Al-Karabouli, diffusé par l’agence de presse jordanienne. L’homme est présenté comme un terroriste proche du Jordanien Abou Moussâab Al-Zarquaoui, chef du réseau Al-Qaïda en Irak.

L’aveu terrible est relayé par les médias arabes. L’homme a reconnu avoir tué, de deux balles dans la tête, le chauffeur jordanien des deux Marocains enlevés en Irak avant d’exécuter ces derniers en novembre 2005, soit à peine un mois après leur enlèvement. Selon la même source, on apprend que l’acte avait été commandité par le chef du réseau Al-Qaïda en Irak, Abou Moussâab Al-Zarquaoui.

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères relève toutefois les témoignages contradictoires de ce témoin de dernière minute.

Dans une première étape, souligne le communiqué, et selon l’agence de presse jordanienne, le dénommé Ziad Khalaf Al-Karabouli a reconnu être responsable de l’enlèvement des deux ressortissants marocains Abdelkrim Al Mohafidi et Abderrahim Boualem, employés locaux de l’ambassade du Maroc à Bagdad, que l’organisation précitée a tués .

Dans une deuxième étape, la télévision jordanienne a diffusé des déclarations de Ziad Khalaf Al-Karabouli dans lesquelles il a indiqué qu’après avoir enlevé les deux ressortissants marocains, il les a remis à un autre individu, qui à son tour les a livrés au groupe d’Abou Moussâab Al-Zarquaoui appartenant à l’organisation Al-Qaïda, et qu’il ignorait, selon ses déclarations, le sort qui leur a été réservé.

Devant ces informations qui manquent de précision et dont on peut déduire qu’il n’y a aucun indice ou confirmation prouvant que les deux citoyens marocains ont été tués, les autorités marocaines, précise la même source, affirment suivre cette affaire avec grand intérêt et une profonde préoccupation, et ce depuis le début, et continuer à déployer leurs efforts et à établir les contacts à ce sujet à différents niveaux.

Et le ministère des Affaires étrangères de préciser que les contacts sont en cours entre les services concernés de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) et ses homologues jordaniens pour la vérification des allégations et déclarations du dénommé Ziad Khalaf Al-Karabouli .

Une position de prudence, recommandée dans ce genre de situation, que le département des Affaires étrangère adopte pour ne pas affoler les familles des deux otages jusqu’à vérification définitive des faits.

Les rumeurs circulaient, depuis quelques semaines déjà, sur le sort tragique qui aurait été réservé aux deux otages marocains, disparus le 20 octobre 2005 alors qu’ils revenaient d’Amman où ils s’étaient rendus pour toucher leur salaire.
La seule information avérée est que l’enlèvement des deux Marocains a été commandité par une organisation terroriste.

Al-Qaïda Fi Biladi Arrafidayn (Al-Qaïda en Mésopotamie), la milice islamiste dirigée par Abou Moussâab Al-Zarquaoui, qui a revendiqué leur rapt, n’est d’ailleurs autre que l’organisation qui avait exécuté, pendant le mois de juillet 2005, l’ambassadeur égyptien Ihab Al-Charif et les deux diplomates algériens Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi.

Jusqu’au lundi 3 avril 2006, par ailleurs, le ministre égyptien des Affaires étrangères déclarait dans une émission de la télévision égyptienne ne pas détenir d’informations encore sur le sort de la dépouille de son compatriote.

Nous n’épargnons aucun effort pour retrouver le corps du regretté Ihab Al-Charif. Cependant, vu le chaos qui règne en Irak, je dois admettre que la tâche n’est pas facile , avait-il répondu à l’interpellation de la veuve du diplomate égyptien tué par les mains d’Al-Qaïda.

Aujourd’hui donc, plus de six mois depuis le rapt des deux employés de l’ambassade marocaine en Irak, les familles des victimes et les millions de Marocains qui ont organisé des marches et des sit-in de soutien en faveur de leur libération restent suspendus aux informations qui pourraient arriver d’Irak sur le sort qui leur est réservé.

Lematin.ma

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