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Deux Italiens et un Chinois à la recherche de leur tissu volé

Les deux sociétés assurent avoir vendu trois containers de tissu à la personne précitée d’une valeur de 131.952,58 Euros, sans jamais être payées. Elles affirment également qu’elles n’ont jamais pu récupérer leurs marchandises malgré les demandes faites dans ce sens. L’affaire remonte à fin octobre 2005. A cette date, le patron de la société Sentier a passé une commande auprès des deux sociétés italiennes pour l’acquisition du tissu. Jusque là tout va bien.

Seulement Amine Tazi a passé la commande en tant que représentant légal de la société Swatch Swab Trading. Or, d’après nos investigations, Amine Tazi n’a jamais été le représentant légal de la société précitée, mais au contraire celui de Sentier qui avait des difficultés financières notamment avec les banques.

Un procès verbal d’audition dressé par l’inspecteur divisionnaire en chef du ministère des Finances accompagné d’un technicien 2e grade en fonction à la direction régionale de Casablanca-Port révèle que le véritable gérant de Swatch Swab Trading est Y.B né le 12 décembre 1968 à Casablanca, marié et père de deux enfants. Ledit procès verbal d’audition, dont on a une copie, dévoile que Amine Tazi a, tout simplement, usurpé la qualité de représentant légal de Swatch Swab.

Preuve à l’appui, les déclarations de Y.B. Il a affirmé à l’inspecteur du ministère des Finances qu’il est le gérant de la société Swatch Swab dont l’activité consiste en l’importation et la commercialisation sur le marché local de tout produit libre à l’importation.

Il a, également, affirmé qu’il n’a jamais entretenu de relations commerciales avec les fournisseurs étrangers, alors que les commandes passées pour l’achat du tissu étaient au nom de Swatch Swab Trading. Ce n’est pas tout, Y.B a assuré que Amine Tazi lui a proposé une commission de 0,50 à 1 DH par mètre de tissu s’il dédouanera la marchandise au nom de Swatch Sawab, et que le patron de Sentier procède aux commandes, paiement des fournisseurs et à l’écoulement du tissu importé sur le marché local. Et de conclure qu’il était un simple commissionnaire dans cette affaire orchestrée de bout en bout par Amine Tazi.
Pour mettre en confiance ses fournisseurs, le patron de Sentier se présente comme étant un proche d’un ministre du gouvernement.
Plusieurs copies des écrits envoyés aux deux sociétés attestent de la véracité de ces faits.

Et pour ne pas éveiller les soupçons de Swatch Swab Trading, il a demandé à ses fournisseurs de lui envoyer la facture au 82 Bd Mohamed Smiha, présenté comme étant le siège social de la société.

Nous sommes allés vérifier si effectivement cette adresse abrite le siège social de la société précitée. Grande fut notre surprise en découvrant que le siège social de Swatch Swab est au 133 Bd Mohamed Smiha. Il a demandé, ensuite, l’envoi de la marchandise au 123 rue Larache, CIL, Casablanca. Une fois la marchandise arrivée au port de Casablanca, le patron de Sentier arrive, par on ne sait quel moyen, à la dédouaner.

Selon les déclarations de Y.B faites à l’inspecteur du ministère des Finances, Amine Tazi avait bel et bien remis tous les documents nécessaires pour le dédouanement de Tissu à Marwane Bennani, gérante de la société de transit «Union Transit Express».
Or, d’après les sociétés italiennes, c’est quasiment impossible puisqu’elles détiennent toujours le connaissement original. C’est dire qu’il a falsifié les documents.

Ceci pour les containers sortis du port.
Concernant un autre container portant N° MSCU 925387/6 dont la marchandise a été vendue aux enchères, Abdellah Arrabane, directeur régional de la douane, souligne que la douane a saisi par écrit la société Esseline pour prendre sa marchandise avant que le délai de 60 jours n’expire. Mais personne ne s’est manifesté. Or, dit-il, toute marchandise qui séjourne plus de deux mois est considérée par la loi comme abandonnée. Et dans ce cas, elle est vendue aux enchères. «Suite à cette vente, le service d’enregistrement et de timbre prélève les frais du procès verbal».

Abdellah Arrabane précise : «Ensuite, la douane prélève les droits et taxes et les différents frais engagés pour la préparation de la vente (frais de magasinage, ODEP…), le reliquat qui reste, si reliquat il y a, est déposé entre les mains de receveur de la douane jusqu’à ce que le propriétaire de la marchandise se manifeste ou ses ayants droit. Mais, généralement dans ce genre d’affaire le reliquat n’existe pas», a-t-il précisé.

De leur côté, les sociétés Esseline et Lanifio Alex affirment qu’elles n’ont jamais été saisies. «C’est nous qui avons envoyé un courrier à la douane, mais on n’a jamais eu de réponse», affirme les responsables des deux l’entreprises.

Abderrahman Ichi
LE MATIN

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