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1er Mai : défilés traditionnels et revendications habituelles

C’est à la place Zallaqa, sur le boulevard des Forces Armées Royales, que l’Union marocaine du travail (UMT) a célébré la fête du 1er Mai en organisant un défilé et un meeting marqué par le discours de l’éternel secrétaire général de la centrale, Mahjoub Benseddik. Une fois de plus, dans son allocution, le leader syndicaliste n’a pas manqué de dénoncer les conditions de vie et de travail ainsi que les inégalités sociales et les atteintes à la liberté syndicale. Miloudi Moukharik, l’un des négociateurs du dialogue social au nom de l’UMT, se tenait très proche du leader charismatique de la centrale syndicale.

Les militants de la Confédération démocratique du travail (CDT) se sont donnés rendez-vous au siège du syndicat, à Derb Omar. Mohamed Noubir Amaoui était visiblement fatigué. Dans son discours prononcé pour l’occasion, le ton est toutefois modéré et le propos se fait même élogieux lorsqu’il s’agit d’évoquer le dialogue social.

Très loin de Derb Omar, la Fédération démocratique du travail (FDT) a organisé une grande cérémonie à la place des Sraghna. Mohamed El Yazghi, premier secrétaire de l’USFP (Union socialiste des Forces populaires) et Mohamed Issaoui du Parti de la gauche socialiste unifiée (PGSU) étaient aux premières loges. Taïb Mounchid, secrétaire général, n’était pas de la fête, pour cause de maladie ; c’est son dauphin, Abderrahmane El Azzouzi, qui présidait les festivités du 1er Mai.

L’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) tenait sa traditionnelle cérémonie du 1er Mai, sous la présidence de son nouveau secrétaire général au stade El Hafra de Hay Mohammadi. Tous les syndicalistes de l’UGTM se retrouvaient aux côtés des responsables du Parti de l’Istiqlal dans le cadre d’un même cérémonial. Organisé sous le signe Le développement : notre objectif, le rassemblement a enregistré la présence d’un nombre impressionnant de foules représentant toutes les fédérations sectorielles dont celles de l’enseignement et des phosphates.

Mohammed Benjelloun Andaloussi, qui a la charge de gérer les affaires de cette centrale syndicale jusqu’à la tenue d’un congrès national général prévu en mars 2007, très décontracté, a dressé un bilan mitigé du dialogue social avec le gouvernement.

Les syndicalistes du jeune syndicat des Commissions ouvrières marocaines appartenant au PPS (Parti du progrès et du socialisme) se sont rassemblés non loin de là, sur la place de la victoire. En célébrant la fête du 1er Mai, sous le signe Non au démantèlement du front social, les Commissions ouvrières marocaines, qui fêtent leur dixième anniversaire, ont tenu à manifester contre la mondialisation et l’injustice sociale, déclare un membre du comité d’organisation.

L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) tenait son rassemblement sur l’avenue Chouâïb Doukkali, sous le signe La dignité d’abord.

Au début de chaque défilé, les comités organisateurs de chaque centrale syndicale ont procédé à la distribution d’autocollants aux manifestants portant les mots d’ordre de la manifestation.

Levant des banderoles, les manifestants ont affiché des slogans communs.
Plusieurs d’entre eux ont été scandés à l’encontre du gouvernement et du patronat. Sillonnant les artères de Casablanca, les syndicalistes ont revendiqué une plus grande justice sociale, dénoncé les atteintes aux libertés syndicales et appelé à la primauté de la transparence et du respect du choix des citoyens lors des prochaines élections législatives.

Au registre des revendications sociales, les syndicats ont dénoncé les lock-out frauduleux et insisté sur l’examen sérieux du dossier du chômage, l’augmentation des salaires pour faire face à la cherté de la vie, la préservation des droits des travailleurs, l’amélioration des prestations sociales et la réintégration des personnes licenciées pour des raisons syndicales. La question de l’intégrité territoriale du Royaume a été prédominante dans les slogans scandés, et dans les interventions des responsables nationaux et délégués régionaux, qui ont réitéré leur attachement à l’unité du Royaume et à sa cohésion sociale.

Toutes les centrales syndicales nationales ont été unanimes à souligner que toute solution à la question du Sahara doit se faire dans le cadre d’un total respect de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud et de son intégrité territoriale. Elles ont exprimé à nouveau leur rejet de tout marchandage sur les droits légitimes et historiques du Maroc sur ses provinces du Sud.

Les femmes, dont la présence aux défilés a été imposante, ont saisi l’occasion de la Fête du Travail pour rappeler aux décideurs leurs revendications spécifiques : intégration au développement économique et social, égalité en droits et implication dans la vie politique.

Outre les revendications sociales, économiques et politiques propres à la Fête du Travail, la cause palestinienne s’est également imposée dans les défilés des principales centrales syndicales. La cause irakienne et la libération des deux otages marocains enlevés en Irak figurent aussi dans les protestations des syndicalistes.

A noter que toutes les manifestations se sont déroulées dans le calme. Les forces de l’ordre, qui ont déployé un dispositif de prévention, n’ont pas eu à intervenir, l’ordre et la discipline ayant été de rigueur.

El Mahjoub Rouane
LE MATIN

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