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Un plan de cinq jours pour arrêter de fumer

Le Dr Hafid, chef de service de la santé des travailleurs de la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies, explique : «L’objectif de ce plan est d’aider les fumeurs à arrêter grâce à un soutien psychologique et physiologique.

Le plan de 5 jours ne renforce donc pas seulement le désir de ne plus fumer, il permet la désintoxication en profondeur de l’organisme et éduque la volonté contre les tentations à venir. C’est une action qui entre dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le tabagisme initiée en 1988 et dont les principaux objectifs sont : la mise en place d’une loi antitabac, la sensibilisation contre les méfaits du tabagisme et l’aide au sevrage tabagique».

Cependant, la question que l’on peut se poser est la suivante : cinq jours seront-ils suffisants pour qu’un fumeur invétéré arrête définitivement de fumer ? «Il est évident que ce ne sont pas 5 jours qui vont tout déterminer. Il faut qu’il y ait une réelle motivation et un suivi pendant près d’un an pour que l’on ait de vrais résultats», répond le Dr Ahmed Sabiri.

Il insiste également sur le fait que cette méthode a été mise au point dans les années soixante aux Etats-Unis et a ensuite été pratiquée dans le monde entier avec succès. «Il y a par ailleurs des résultats très satisfaisants. Sur 100 personnes qui participeront, 30% arrêteront définitivement de fumer. Ce qui est déjà pas mal», poursuit-il.

En effet, d’après des études qui ont été réalisées pour prouver la réussite de ce programme, il a été démontré que 5 jours est le laps de temps nécessaire pour établir avec succès un courant indispensable de confiance et de sympathie entre l’auditoire et les thérapeutes et pour que soient expérimentés avec profit les conseils d’hygiène physique et mentale donnés jour après jour et devant permettre à l’intoxiqué de pouvoir se déclarer en voie de guérison. L’expérience a également démontré selon l’enquête que la grande majorité des personnes réellement motivées qui suivent le plan, arrivent effectivement à cesser de fumer au bout de 5 jours et que 50 % d’entre elles ne récidivent pas au bout d’un an.

Ainsi, pour en revenir au plan organisé du 30 octobre au 3 novembre, deux animateurs (un médecin et un psychologue), plus un expert venu spécialement de l’étranger, informeront sur les dangers de l’usage du tabac, à l’aide de chiffres, de statistiques et de moyens audiovisuels et même d’un fumeur mécanique… Lors de chaque séance, suivant une progression étudiée, les animateurs donneront des conseils diététiques, respiratoires et hydrothérapiques.

Ces techniques visent un double but : diminuer autant que possible l’envie de fumer et provoquer une désintoxication contrôlée, c’est-à-dire suffisamment lente pour éviter des troubles graves, et suffisamment rapide pour permettre à l’ex-fumeur de décrocher. «Il s’agit de réunions participatives. Il faut que ce soit interactif si nous voulons que ce soit efficace. Donc, chaque jour, des astuces sont données aux fumeurs : diminuer le sucre, ne pas manger de viande, boire beaucoup d’eau…, cette méthode est naturelle et n’utilise ni médication, ni hypnose ni manipulation. Mais bien évidement, tout dépend de la personne. Il faut que chaque régime soit adapté, explique le Dr. Sabiri.

Par ailleurs, un psychologue intervient également lors de ce programme pour fortifier la confiance de l’auditoire, en précisant la nature, les limites et le bon usage de la volonté, montrer l’importance des relations psychosomatiques, indiquer les techniques propres à lutter contre l’habitude de fumer en évitant les situations piège, et établir des relations permettant à l’ex-fumeur de s’exprimer, d’échanger avec les autres membres ses difficultés, mais aussi ses progrès et ses victoires.

Une expérience à tenter surtout pour les fumeurs invétérés ayant auparavant échoué avec d’autres méthodes !

Pour s’inscrire, contacter la division des maladies non transmissibles du ministère de la Santé au 037 67 12 28.

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Le piège des cigarettes «light» et de l’étiquetage

Contrairement aux idées reçues, fumer des cigarettes légères, super légères ou même ultra légères n’est pas moins dangereux. Les fabricants de cigarettes savent, comme personne, ruser avec notre dépendance. Non seulement les cigarettes dites légères ne sont pas moins nocives, mais elles induisent une autre sorte de cancer des poumons (adénocarcinome) au pronostic tout aussi grave.

Pour satisfaire son besoin de nicotine, un fumeur ou une fumeuse de “légères” a tendance à fumer plus, mais aussi à augmenter le nombre et l’intensité de ses bouffées. A retenir : c’est bien la dépendance pharmacologique à la nicotine qui pousse à inhaler toujours plus profondément.

Attention, étiquetage trompeur !
Les teneurs en nicotine et en goudron inscrites sur les paquets de cigarettes ne correspondent pas à la réalité. La vérité, c’est que les chiffres indiquent des teneurs dans la fumée, pas dans le tabac. Il faut savoir que la mesure de la nicotine et des goudrons est effectuée par des machines et ne tient donc pas compte de la pratique humaine.

Une étude faite sur les cigarettes vendues en France montre que les légères délivrent jusqu’à 12 fois plus de nicotine et de goudrons que les chiffres indiqués sur les paquets. D’après une enquête américaine, près de la moitié des consommateurs de cigarettes light ignorent que le filtre de leurs cigarettes est pourvu de pores de ventilation. Ces pores sont largement bouchés par les doigts du fumeur, ce qui augmente fortement les quantités de goudrons et de nicotine délivrées par ces cigarettes.

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Arrêter de fumer ou la vie à pleins poumons !

Quels que soient votre âge et le nombre d’années pendant lesquelles vous avez fumé, se libérer de l’emprise de la cigarette est toujours bon pour votre santé. Et avantageux pour votre porte-monnaie…
Après:

– 8 heures, l’oxygénation du sang revient à la normale et les risques d’infarctus du myocarde commencent déjà à diminuer.
– 24 heures, le monoxyde de carbone est éliminé du corps, vous avez meilleure haleine et les poumons commencent à éliminer les mucus et les goudrons. Quant au risque d’infections respiratoires, type bronchites et pneumonies, il commence déjà à baisser.

– 48 heures, la nicotine n’est plus détectable dans le sang.
– 1 semaine, les sens du goût et de l’odorat s’améliorent.
– 3-9 mois, la respiration s’améliore (moins de toux, davantage de souffle) et la fonction pulmonaire est augmentée de 5 à 10%.
– 1 année, le risque de maladies du cœur (par exemple : infarctus) est réduit de moitié.

– 5 ans, le risque d’attaque cérébrale et de cancer de la bouche, de l’oesophage et de la vessie est réduit de moitié.
– 10 ans, le risque de cancer du poumon est réduit de moitié. Et celui d’accident vasculaire cérébral (attaque cérébrale) rejoint le niveau de risque des non-fumeurs.

– 15 ans, le risque de maladies du cœur (par exemple : infarctus) rejoint celui des non-fumeurs. Et la mortalité (toutes causes confondues) rejoint quasiment celle des personnes qui n’ont jamais fumé.

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Est-il interdit de fumer au Maroc ?

La réponse est oui. La loi 15-91, publiée au Bulletin Officiel n°4381 le 2 Août 1995 et entrée en vigueur en 1996, concerne l’interdiction de fumer dans certains lieux publics et l’interdiction de la propagande et de la publicité en faveur du tabac. Cependant, elle reste très peu appliquée.

Et même si les fabricants de cigarettes, en l’occurrence Altadis-Régie des Tabacs qui est le seul acteur, doivent inscrire de manière visible les avertissements sur les paquets de cigarettes. Actuellement, c’est à peine si les inscriptions sont apparentes : il faut chercher longuement avant de pouvoir les lire !

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Les fumeurs en chiffres

Les chiffres sont inquiétants. Selon une enquête nationale sur les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires réalisée par la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies en 2000, la prévalence du tabagisme à la cigarette est de 17,2 % au sein de la population marocaine âgée de 20 ans et plus. Chez les hommes, cette prévalence est de 34.5% et ne diffère pas significativement entre milieu urbain et milieu rural (35,5% contre 33,8%). Elle augmente avec l’âge avec un maximum entre 35-44 ans (42.9%), puis diminue régulièrement après cet âge.

Chez les femmes, seules deux femmes du milieu urbain étaient fumeuses, soit une prévalence de 0.6%, ce qui est relativement faible. Cependant, selon une étude réalisée début 2005 par le groupe franco-espagnol Altadis, qui contrôle 80% de la Régie des tabacs marocains, ce chiffre cache une réalité encore plus préoccupante : en effet, les femmes qui fument résident uniquement en zone urbaine. Ce qui veut dire que le taux des fumeuses au niveau urbain dépasse allègrement les 2%, sans doute loin, cependant de celui des hommes.

Quant aux adolescents fumeurs, une enquête réalisée par le ministère de la Santé en 2001 chez les jeunes scolarisés de 13 à 15 ans, a montré que 13,5% des élèves marocains ont déjà essayé de fumer, 4,2 % fument des cigarettes, 13,9% utilisent tous les produits du tabac (shisha, tabac à priser, cigarette…). L’enquête a montré aussi que 24,3% ont commencé à fumer avant l’âge de 10 ans.

Dounia Z. Mseffer
LE MATIN

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