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Quand les Imazighen étaient des pharaons

Les Imazighen ont perdu le souvenir de leur origine, l’écriture de leur langue et jusqu’au sens des rites dont quelques uns ont survécu grâce à l’inaccessibilité des montagnes et à la force des traditions. Heureusement, de bonne heure, des berbérologues émérites, se sont attaqués aux problèmes ardus de l’étymologie pour expliquer les noms des objets ou des lieux et par leur capacité d’éthnologue de révéler, à partir du folklore, la survivance des vieux rites. Des anthropologues, tel que Le Roger qui nous fait découvrir une grande inscription de Karnak, raconte que vers le milieu du XIVème siècle, sous le règne de Menephtan 1er, une formidable attaque, combinée par terre et par mer, fut dirigée contre l’empire égyptien. La flotte des Etrusques, soutenue par celles de plusieurs peuples de Sardaigne, de la Sicile et de la Grèce, débarqua ses guerriers sur la rive gauche du Nil, pendant que l’armée des libyens ou des Imazighen (Lilou) forçait la frontière occidentale de l’Egypte.

Le chef de Guerre, commandant les forces coalisées était Marmaion, le roi amazigh. Il fut défait, et le pharaon victorieux put célébrer son triomphe. Mais pendant longtemps encore les libyens continuèrent à menacer la Basse-Egypte. Ces voisins dangereux ont été mentionnés et représentés sur plusieurs monuments de la XIXème dynastie et les dynasties suivantes. Outre le nom le Lilou, qui est probablement générique, on désigne les Imazighen encore par celui de Maschouach, qui paraît avoir été leur nom national, et plus tard sous celui de Tamahou, qui paraît leur avoir été donné par les Egyptiens. Il résulte d’un travail communiqué à la Société d’Anthropologie, que le nom de Tamahou aurait été primitivement un nom amazigh, mais les Egyptiens auraient ensuite modifié légèrement l’orthographe de ce mot pour lui donner la signification d’« Hommes du nord »

Chez les Imazighen, les influences égyptiennes se firent ressentir à partir de l’époque de la IIème dynastie : Thinite : la déesse Neite (elle-même issue de l’Asrarté chaldéenne), se « berbérisa « en Ta – Neite, puis Tanite l’Africaine. Le Tifinagh, reliquat remarquable des premiers âges par ses attaches inéluctables avec les plus vieilles civilisations, renferme, suivant l’expression d’Auguste Bernard, les allusions égyptiennes, phéniciennes, éthiopiennes, arabes… La langue amazighe constitue de la sorte un admirable musée ethnographique dans lequel on retrouve toute l’histoire de la race.

Certains caractères tifinaghes, tels le « s », le « r » et le « f », ont une valeur hiéroglyphique de sigles astronomiques, respectivement, du soleil, de la pleine lune et du premier et dernier quartier de lune. Ces sigles sont curieusement utilisés par nos astronomes modernes, pour symboliser la lune et le soleil. Ils étaient aussi adoptés par les anciens Egyptiens pour désigner l’astre du jour et celui de la nuit.

A cette époque, les Imazighens fonderont même des royaumes dans le Delta du Nil et s’imprégneront de la culture égyptienne, tout en émiettant le moins possible d’eux-mêmes et en préservant leurs caractéristiques culturelles propres. Les souverains pharaons, comme Ramsès II, puis Ramsès III, les combattirent, en firent des alliés selon les circonstances, (contre les Hittites, par exemple). Un roi amazighe régna pourtant à Hiérakléopolis, en Moyenne Egypte, et ce fut son septième descendant, Sheshong Ier, qui fonda la XXIIème dynastie, en 946 avant notre ère. Une autre dynastie berbère, cette d’Osokron, succéda à celle fondée par Sheshonq 1er.

source:lopinion

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