Quand Al Jazeera cède au vertige de la désinformation

Le sujet diffusé par Al Jazeera soutenait que les Forces Armées Royales étaient désormais infiltrées par l’islamisme rampant tout en dénonçant par le biais d’un «avocaillon» de service que ce réseau démantelé était une pure fabrication des services secrets marocains qui ont torturés les terroristes appréhendés. Les deux assertions qui, selon toute logique, s’opposent sont la trame sur laquelle a été bâti le scénario catastrophe d’Al Jazeera.

Il faut dire que le travail journalistique ainsi que la ligne éditoriale qui guide la chaîne ont toujours été entre les mains de nostalgiques déçus d’un panarabisme archaïque, recyclé en «islamisme révolutionnaire» avorté. Deux journalistes de la chaîne purgent des peines de prison pour accointances avec Al Qaïda. Tayssir Alouni a écopé en Espagne de sept ans de prison pour avoir servi de «courrier financier» pour le groupe de Ben Laden en Afghanistan. Samy Muhydeen Al-Hajj, reporter à la chaîne est détenu quant à lui à Guantanamo.

Si infiltration il y a aujourd’hui, c’est bel et bien celle d’Al Jazeera. D’ailleurs, le directeur de la chaîne est un ancien du syndicat estudiantin jordanien d’obédience islamiste. Le noyau dur qui compose sa rédaction est constitué de journalistes jordano-palestiniens, proches de «l’Internationale islamiste» à l’image d’Ahmed Mansour.

Ce qui fait dire à un observateur averti que Al Jazeera est le meilleur agent recruteur des groupuscules terroristes qui se réclament de l’Islam. Pour étayer son analyse, le même observateur revient sur les centaines de scoops révélés par la chaîne et qui donnent la plupart du temps la parole à Oussama Ben Laden et à Ayman Al Zawahiri, chefs d’Al Qaïda. D’aucuns soupçonnent ces derniers de passer des messages codés dans ces fameux «scoops».

Aujourd’hui, alors que le Maroc affiche dans la transparence et dans le respect total des droits de l’Homme sa volonté de lutter contre l’hydre terroriste et enregistre succès après succès, la nébuleuse islamiste réagit par l’intermédiaire d’Al Jazeera pour jeter le trouble dans l’esprit des «masses».

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Al Jazeera commet ce genre d’amalgame. Tour à tour l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Tunisie, le Koweït, le Bahreïn et l’Irak ont subi les «reportages déséquilibrés» de la chaîne.

Ils sont allés pour certains d’entre eux jusqu’ à la fermeture des bureaux de cette dernière. Le Maroc, fort de ses avancées démocratiques et de la liberté d’expression qui y règne, ne se laissera impressionner ni par le terrorisme sanguinaire ni par son avatar intellectuel, celui d’Al Jazeera.

Karim Douichi

LE MATIN

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