La rentabilité des sites Internet bute sur des modèles économiques

« Au Maroc, l’Internet est à un tournant décisif. Il n’est plus l’accessoire des télécoms, mais tends à devenir une niche de création de valeur pour les années à venir.» Mohamed Benchaaboune, directeur de l’ANRT, est un homme lucide et optimiste. Dans un point de presse tenu en marge des Assises de l’Internet (08 novembre à Skhirate), il cachait à peine son enthousiasme de vouloir mener à bout le chantier de développement d’Internet au Maroc.

A commencer par l’école et d’autres accès collectifs. Le programme Genie, doté d’un budget d’un milliard Dh, consacrera 50 millions Dh à l’équipement des écoles en PC : 104 000 PC sur trois ans. « Un appel d’offre international sera lancé incessamment pour une première tranche de 35 000 PC », annonce M. Benchaaboune. Un laboratoire national pour la conception des programmes numériques sera également créé au sein du ministère de l’Education nationale.

L’accès à Internet dépend du taux d’équipement informatique. Or au Maroc, ce taux est des plus faibles. Mais aux yeux de M. Benchaaboune, les opérateurs Internet seront enclins à subventionner les PC et à forfaitiser l’essentiel de leurs services. Ce qui est vrai pour le GSM, l’est aussi pour Internet.

Le contenu demeure le parent pauvre de l’Internet au Maroc. « Le manque de contenus utiles est souvent cité comme un des freins pour un usage plus important de l’Internet. De très fortes attentes sont ainsi exprimées en matière d’administration en ligne, de commerce électronique, mais aussi en terme d’accès à l’information locale », constate M. Benchaaboune.

Ce qui pousse les trois millions d’internautes marocains à aller surfer ailleurs. Selon le directeur du portail Wanadoo, Abdelkhalek Zyne, 95 % du trafic va à l’extérieur. Une proportion à tempérer quand on sait que sur les 4 millions de visiteurs du portail menara.ma 25 % viennent de l’étranger. « La faiblesse du contenu marocain est due à l’absence de modèle économique viable. La publicité on line, à son tour, demeure très timide », constate Kamal Okba, PDG de Casanet SA, qui se dit toutefois optimiste pour l’année 2006, tout en citant le lancement tout récemment du site du ministère des Habous, contenant près de 40 000 pages.

Source : Menara – Said El Hadini

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