Google, RTI et la guerre des brevets

Google est poursuivi en justice par une firme new-yorkaise qui l’accuse d’avoir violé deux de ses brevets pour concevoir un service de téléphonie sur internet. Jerry Weinberger, président de Rates Technology Inc. (RTI), se présente comme l’inventeur de technologies brevetées facilitant les appels téléphoniques à moindre coût via le web. Selon lui, celles-ci sont utilisées aujourd’hui légalement par 120 entreprises – dont Lucent, Cisco, IBM, Yahoo!, Microsoft, etc – qui ont payé à RTI l’équivalent d’un droit d’exploitation.

Jerry Weinberger n’est pas un inconnu dans ce secteur. Il est d’ailleurs considéré par certains experts de la high-tech aux Etats-Unis comme un spécialiste de la plainte pour violation de propriété intellectuelle. Ce qui m’a intrigué dans ce groupe est qu’il n’a apparemment pas de produits… RTI n’existe que pour récolter de l’argent auprès d’autres groupes, affirme ainsi l’expert Rich Tehrani, sur son site spécialisé voip-blog.tmcnet.com. Des propos démentis par Weinberger qui affirme que cet analyste est trop lié à l’industrie américaine de la téléphonie pour fournir des avis neutres.

Google, groupe arrogant

La plainte contre Google a été déposée il y a deux mois car la firme exploitant le moteur de recherche a refusé une reconnaissance à RTI. Ils nous ont dit d’aller nous faire voir, a expliqué Jerry Weinberger, qualifiant Google de groupe arrogant. Google aurait, accuse-t-il, abusé de deux brevets de RTI pour concevoir son service Google Talk, messagerie instantanée combinant l’échange de données vocales et de texte. Jerry Weinberger a menacé de réclamer jusqu’à 5 milliards de dollars à Google si ce dernier refusait de régler l’affaire à l’amiable avant la tenue d’un procès. Cette somme correspond à une estimation de ce que l’exploitation des technologies brevetées pourrait rapporter à Google pendant quatre ans, la durée probable d’un procès d’après le plaignant.

Plusieurs opérateurs ou équipementiers télécoms dont le français Alcatel ont refusé ce versement et font actuellement l’objet de plaintes, a encore affirmé Jerry Weinberger. Selon lui, le groupe français est visé depuis deux ans par une plainte du même type, instruite à Los Angeles et susceptible de déboucher sur un procès en juin. La plainte concerne des commutateurs supportant la voix sur IP (VoIP) et expose Alcatel à des dédommagements de 1,155 milliard de dollars, toujours selon le plaignant. Jerry Weinberger a souligné que ses poursuites pourraient menacer le contrat de 1,7 milliard de dollars décroché par Alcatel en 2004 pour fournir à l’opérateur américain SBC – qui vient de fusionner avec ATT – l’infrastructure technologique lui permettant de vendre des services sur IP (téléphonie, vidéo, etc).

TF1

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