Mise à niveau du football national.

Parmi les dispositions qui ont été prises, on relèvera la réhabilitation des infrastructures, la construction des centres de formation et la réalisation de terrains à gazon artificiel, l’organisation de cycles sport-formation, la formation des dirigeants et des personnels chargés de la gestion administrative et financière, et enfin la constitution de groupes mixtes représentant toutes les institutions appelées à effectuer des visites techniques dans différents sites.

Quelles conclusions tirer de cette réunion qui s’apparente plutôt à une répétition de ce qui a été déjà dit et répété sans résultat ? A plusieurs reprises, nous avons soulevé les problèmes que vit notre football qui a toujours végété dans un amateurisme qui a plombé toutes les initiatives pour son décollage. Absence d’infrastructures, de centres de formation, de dirigeants maîtrisant la bonne gestion, moderne et transparente, de formateurs dans les clubs.

Autant de tares qui ne nous ont jamais permis de passer à un football professionnel. On sait que la réussite d’une discipline réside dans la formation de la base et que le programme de création des centres de formation n’a jamais connu son épilogue, et pour cause. La plupart des clubs vivent dans l’indigence et n’ont jamais mené à terme la construction de leur centre de formation faute de moyens. Il y a évidemment des exceptions qui ne confirment pas la règle.

Le Raja, les FAR et dans une moindre mesure le KACM se sont lancés dans ce programme et ont bien réussi. Mais qu’en est-il des autres équipes? Aucune visibilité. En France, par exemple, le lancement des centres de formations il y a quelques décennies a donné ses fruits avec le titre de champion du monde en 1998. Parmi les lacunes, et elles sont de taille, celle des terrains. Tout le monde est aujourd’hui témoin de l’état de nos pelouses et dans quelles circonstances évoluent nos joueurs.

Pire, des images de ces pelouses ont été relayées par des chaînes satellitaires et cela a donné une bien mauvaise image des installations. Nos éminents dirigeants veulent opter pour un gazon artificiel, encore faut-il trouver les techniciens capables de gérer l’entretien. Les communes n’ont jamais joué leurs rôles dans la promotion du sport en général et du football en particulier. Les stades, surtout dans les petites villes, sont dans un état déplorable et l’action qui sera menée aurait dû être effectuée depuis des lustres.

Que de jeunes souffrent de cette absence d’infrastructures et aussi de formateurs expérimentés. Bon nombre de clubs se suffisent d’anciens joueurs pour la formation. Ces derniers n’ont aucune culture pédagogique et sont donc incapables de donner la formation adéquate. Il y a certes les lauréats de nos institutions de formation mais l’opportunité ne leur est pas offerte pour mettre en pratique leur expérience.

Et même les plus chanceux se retrouvent face à des situations conflictuelles entre membres du comité, avec le plus souvent des salaires misérables. L’échec de l’équipe nationale en Coupe du monde et en Coupe d’Afrique a tout remis en question et l’opinion publique a suivi avec passion, mais aussi avec scepticisme, le feuilleton FRMF-Troussier, une affaire gérée avec beaucoup de légèreté ; et c’est surtout le contribuable qui en a pâti.

Les dirigeants responsables de cette gabegie sont toujours en place comme pour narguer le monde. Aujourd’hui, ils sont appelés à une formation et l’on se demande laquelle. On souhaite bien du courage à cette commission ad hoc pour mener à bien sa mission et apporter les solutions pour un véritable décollage de notre football.

Lematin.

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