Hassan Hossam, le doyen du foot africain revient pour la Can

La tête tournée vers les championnats européens, les amoureux du football africain attendent avec impatience de voir évoluer les jeunes stars africaines sur leur terre, lors de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2006, qui débute vendredi en Egypte. Ils ont attendu Didier Drogba, qui s’entraîne depuis des jours avec les Eléphants, espéré le Ghanéen Michael Essien, blessé et finalement non retenu, attendu Samuel Eto’o, qui a tardivement confirmé sa participation et vient de rejoindre les Lions indomptables. Pourtant, la surprise est venue d’Afrique, cette semaine, avec le rappel par le sélectionneur égyptien de l’immense attaquant Hassan Hossam. Le mythique capitaine des Pharaons est peu connu en Europe, pour y avoir fait une trop courte carrière, mais à 39 ans et cinq mois, c’est simplement le plus grand palmarès de l’histoire du football africain.

Dans son armoire à trophées : deux Can remportées à douze ans d’intervalle, en 1986 et 1998, deux Ligues des Champions, obtenues en 1987 et 2002, l’une avec Al Ahly et l’autre avec le Zamalek, et quatorze titres de champion d’Egypte, également remportés avec les deux clubs ennemis de la capitale égyptienne (onze avec Al Ahly et trois avec le Zamalek). Au 5 janvier 2006, après un match amical face au Zimbabwe, Hossam Hassan en était à sa 166e sélection. En comparaison, une telle longévité amènerait Samuel Eto’o, 24 ans, à jouer encore huit Can et quatre Coupes du monde, la dernière en 2020 !

Un tempérament de feu

C’est le 18 septembre 1985 que le jeune Hossam participe à son premier match avec les Pharaons, contre la Norvège. Mais il lui faut attendre quatre ans, le 17 novembre 1989, pour écrire la première page de sa légende. Face à l’Algérie, devant son public, au Caire, il inscrit le but qui qualifie l’Egypte pour la deuxième Coupe du monde de son histoire, 56 ans après la première. Même si sa courte carrière en Europe, avec le Paok Salonique (Grèce) et Neûchatel Xamax (Suisse), n’a pas laissé grand souvenir, le crâne rasé à la gueule de boxeur tient son fait d’arme, lorsqu’en 1992, avec le club suisse, il inscrit en Coupe des Champions quatre des cinq buts qui humilient les Ecossais du Celtic Glasgow.

Hassan Hossam, c’est aussi Ibrahim Hossam, son frère jumeau, plus de cent sélections au compteur, avec lequel il a fait toute sa carrière en club et obtenu tous ses titres. C’est également un tempérament qui l’a amené à se brouiller avec nombre de ses entraîneurs. C’est d’ailleurs parce que le sélectionneur national, Marco Tardelli, avait osé le sélectionner pour un match de qualification à la Coupe du monde 2006 sans en faire un titulaire, en juin 2004, face au Soudan, que le capitaine des Pharaons a demandé à ne plus être appelé en sélection.

Rappelé en 2003 déjà

A 37 ans, auréolé de son titre de Champion d’Afrique avec le Zamalek, il venait d’été rappelé à la rescousse, déjà, après deux ans d’absence en sélection. « Je ne suis plus un jeune joueur et je ne veux avoir de problèmes avec personne », avait-il simplement expliqué. Ajoutant que l’Egypte aurait inscrit plus de buts face au Soudan si la chance lui avait été donnée de jouer. Le match précédent, il avait marqué les deux buts victorieux des Pharaons face au Gabon. Le Président de la Fédération égyptienne de football avait même tenté une médiation entre le sélectionneur et Hossam, qui jouit d’une popularité et d’une influence sans commune mesure, mais sans succès.

Le volcanique attaquant évolue désormais dans le modeste club d’Al Masry, onzième du championnat, loin derrière Al Ahly. Reste à savoir s’il est capable d’enchaîner plusieurs matches pleins d’affilée et comment l’entraîneur compte l’utiliser. Pour galvaniser les troupes, ce qu’il sait faire comme personne, ou comme une vraie solution technique dans le jeu des Pharaons.

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Afrik.

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