FAR-Raja, on en parle encore Un classique qui a tenu ses promesses

Les héritiers de Hosni Benslimane, Bamous, Ammar, Mohktatif, Fadili, Kordassa, Abdallah Bakha, Allal Benkassou… se sont montrés à la hauteur de la confiance placée en eux. Leur condition physique leur a permis de dominer sans partage le milieu du terrain. Ils étaient les premiers sur toutes les balles. Le Raja, quant à lui, a fait étalage de tout le legs du Père Jego. Les passes courtes, les dribbles dans un mouchoir, les combinaisons variées. Car cette inaltérable école fondée par Lahcen Ben Lahcen, alias Père Jego, Roudanais de son état, influe même sur le recrutement des Verts.

Ils voient d’abord dans leurs recrues leur façon de jouer. D’ailleurs, le choix des derniers venus au grand club casablancais, les Vénézuéliens, surtout Jésus Gomez, s’inscrit tout droit dans ce choix. Le petit prodige (blond à l’occasion) est insaisissable. Son petit gabarit, son jeu individuel et ses pénétrations rappellent étrangement les joueurs des Verts, Alloudi, Nater, Slimani, Zemmama…. Les jeunes sociétaires rajaouis, qu’ils soient issus du club ou venus d’autres contrées, s’imprègnent aisément de la culture de cette école qui privilégie, très souvent, le spectacle au détriment du résultat. Mais l’exigeant public des Verts aime ça ! Pour lui un petit pont, une feinte, un sombrero valent largement un but !

Ils nous ont rappelé par leur jeu les Houmane, Ghandi, Aliouat, Rubio, Hamid, et plus récemment Petchou, Dolmi, Bénéné, Haddaoui, P’tit Omar, El Arabi… Tous ont été les chouchous du public, plus pour la façon de passer l’adversaire, que les résultats acquis…

Les dépositaires de ce legs footballistique incommensurable se sont retrouvés lors de la rencontre, FAR-Raja, pour donner de la joie au public et aux milliers de téléspectateurs qui ont, certainement, regretté d’être restés chez eux.

Il y avait, lors de ce sommet, plus d’un motif de satisfaction.

La structure des deux clubs est irréprochable, leur talent est indiscutable, leur encadrement est riche en expérience (Stambouli (France) pour les FAR et Oscar Fullone (Argentine) pour le Raja), une lecture réaliste dans le jeu de chacun des adversaires…En somme, tous les matches du championnat national devront prendre cette rencontre comme modèle. A cela s’ajoute la discipline du public des deux camps.

Il semble que les appels incessants des associations des supporters des clubs ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Aucun acte de vandalisme, ou d’agression voire de parole anti-sportive n’a été enregistré. Que veut-on de plus ?

S’il est donné au public d’assister à de pareilles confrontations et dans des conditions aussi favorables, gageons qu’il va prendre d’assaut les terrains plus tôt qu’on en le pense.

Mohamed Mellouk

LE MATIN

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