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Hôpital Ibn Sina : Les prix des prestations hantent les indigents

Une personne qui détient un certificat d’indigence délivré par les autorités est, en clair, tenue de s’acquitter de 50 % de la facture de soins. Ainsi, le droit à la gratuité des soins a été inhumainement bafoué.

Salim ne savait pas qu’il devait payer 60 dirhams avant d’être vu par le médecin, à l’hôpital des spécialités. Son certificat d’indigence n’est pas accepté. Heureusement qu’un voisin bienfaiteur s’est chargé de lui payer les coûts des soins. Aïcha, assise à côté de lui, ignorait également qu’elle devait absolument payer les 60 dirhams. C’est la première fois qu’elle sollicite les services de l’hôpital. Je n’ai pas de quoi payer et mon fils est grièvement malade.

Sa tête ne cesse de lui faire mal et je ne peux pas revenir sans qu’il soit examiné. Il souffre beaucoup. Mais, je n’ai que les frais du transport , dit-elle avec amertume. Le personnel se montre compréhensif et extrêmement poli, mais ne peut pas enfreindre la réglementation sauf lorsqu’il s’agit de servir l’un de ses connaissances. La bienveillance de quelques personnes présentes sur place a permis enfin à cette femme de payer la somme demandée.

Mohcinne accompagné de sa sœur paraît désorienté. Le médecin leur a demandé de faire un scanner. Ils doivent payer même s’ils sont dans un hôpital d’Etat. Ils ont oublié de faire un certificat d’indigence pour ne donner que 400 dirhams. Ils se sont mis alors à compter tout l’argent qu’ils ont. C’est juste de quoi payer le scanner et retourner chez nous. Je ne sais pas si le scanner est à 1200 ou 1500 dirhams, affirme-t-il.

L’augmentation de la tarification des soins dans les hôpitaux publics est une décision conjointe des ministères de la Santé et des Finances. Pour certains soins, cette augmentation a été de l’ordre de 300 %. Cette mesure, manifestement impopulaire, a fait énormément de mécontents auprès des populations.

C’est aberrant !, s’exclame Nawal. Elle a été victime d’un accident de circulation il y a deux mois. Arrivée aux urgences d’Avicenne, elle a dû payer 60 dirhams pour faire une radio et 100 dirhams pour obtenir le certificat médical. Deux semaines après, elle a repayé 100 dirhams pour avoir un autre certificat.

D’autres personnes se lamentent de l’absence des médecins. On doit attendre un spécialiste pendant de longues heures interminables. Pour solliciter les services de l’hôpital, il faut s’attendre à y passer toute la journée. Ce qui n’est pas à plaire à tout le monde. Ceux qui ont un tant soit peu de moyens renoncent d’y revenir une autre fois. Les plus démunis ne peuvent pas faire autrement. Extrême pauvreté oblige ! Ils continueront de souffrir tant que la situation ne changera pas.

Lematin

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