Un jour sans immigrants aux Etats-Unis d’Amérique

A New York, le marché en plein air d’Union Square fonctionnait au ralenti et sur Broadway, la plupart des boutiques vendant des produits d’importation bon marché étaient fermées. Nombre d’entreprises privées de leur personnel immigré ont en effet préféré rester fermées.

Tout le monde est un immigré ici. Les seuls vrais Américains sont les Indiens, note Rene Ochart, le portier d’origine portoricaine de l’Hôtel Pierre, à Manhattan.

Dans tout le pays, plusieurs grandes usines de conditionnement de viande sont restées fermées, mais leurs dirigeants avaient pris soin, dans les jours qui ont précédé, d’augmenter la production.

La chaîne de restauration rapide McDonald’s a annoncé que certains de ses restaurants fonctionnaient avec des équipes réduites, avec des horaires restreints et un service limité aux commandes à emporter. La société a fait savoir qu’elle soutenait fermement une réforme de l’immigration afin de protéger les employés et les employeurs et assurer la sécurité de nos frontières nationales.

La police de Los Angeles se préparait à deux grandes manifestations à l’appel du maire Antonio Villaraigosa et du cardinal catholique Roger Mahony, défenseurs des droits des immigrants.

La police de Chicago s’attend à un demi-million de manifestants et des rassemblements plus petits sont prévus dans la plupart des grandes villes américaines.

Selon un sondage NBC/Wall Street Journal publié la semaine dernière, 68% des Américains contre 28% seraient favorables à un projet de loi en cours de discussion au Sénat, qui autoriserait de nombreux sans-papier à devenir travailleurs invités et par la suite à demander la citoyenneté.

Toujours selon ce sondage, 17% des personnes interrogées pensent que la journée de boycottage et de grève aidera la cause des immigrants et 57% estiment qu’elle leur portera tort.

Les clandestins, qui s’infiltrent par la frontière mexicaine au rythme d’un demi-million par an, jouent un rôle crucial dans l’économie américaine, occupant principalement les emplois mal payés dans l’agriculture, la construction, la restauration, les services, le conditionnement de viande.

Nous serons tous perdants si nous continuons de jouer le sinistre jeu de condamner toute une partie de la population à vivre et travailler dans des conditions d’esclavage moderne, a déclaré Juan José Gutierrez, directeur du Mouvement Latino USA.

Une étude récente de la Fédération du Bureau de l’Agriculture américaine concluait que la répression du travail des immigrés clandestins pourrait entraîner pour l’agriculture américaine une perte de cinq à neuf milliards de dollars pendant les premières années et que cette perte pourrait atteindre jusqu’à 12 milliards de dollars les années suivantes.

Reuters

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