Paris durcit le ton contre les clandestins

Mercredi soir, M. Sarkozy a réuni un comité interministériel consacré au contrôle de l’immigration, en présence notamment du chef de la diplomatie Philippe Douste-Blazy et du ministre de la Justice Pascal Clément.

Les mesures décidées lors de cette réunion doivent faire rapidement l’objet de décrets d’application, a précisé le ministère de l’Intérieur.

Les autorités évaluent entre 200.000 et 400.000 le nombre de clandestins en France. La majorité (70%) des immigrés recensés en France continuent de venir des pays du Maghreb et d’Afrique occidentale francophone.

La France entend notamment s’attaquer à la question des faux demandeurs d’asile. L’allocation d’environ 10 euros par jour accordée aux demandeurs pour se loger ne sera plus versée s’ils refusent un hébergement. En 2004, 65.000 demandes d’asile ont été déposées et environ 90% ont été rejetées, selon les données officielles. Par ailleurs, les employeurs de clandestins vont être contraints à contribuer aux frais d’éloignement, a indiqué l’Intérieur qui a annoncé des opérations coup de poing contre les filières d’emploi d’étrangers en situation irrégulière. Autre cible, les détournements de procédure en matière d’immigration familiale, notamment les mariages de complaisance, l’octroi de titres de séjour pour des mariages ayant doublé entre 1999 et 2003 (23.000 à 50.000).

Une mission d’inspection interministérielle va être créée, et sera diligentée une étude d’une modification du code civil afin de lutter contre la fraude lors de mariages célébrés à l’étranger. Le gouvernement a aussi confirmé son souhait d’augmenter le nombre de consulats à l’étranger (27 d’ici fin 2006) qui délivreront des visas biométriques (avec photos et empreintes numérisées), ainsi que de relier informatiquement services consulaires et préfectoraux.

Le but est de s’assurer que ceux qui entrent en France avec un visa de tourisme retournent effectivement dans leur pays. Sarkozy avait affiché le mois dernier son intention d’augmenter à 23.000 les expulsions en 2005 (18.000 en 2004). La capacité des centres de rétention administrative passera ainsi de 1.300 places actuellement à 2.700 en juin 2008. La pression va s’accroître sur les pays d’émigration afin qu’ils accordent plus largement les laissez-passer consulaires indispensables aux expulsions.

Si tel n’était pas le cas, ces pays s’exposeraient à des mesures restrictives en matière de délivrance de visas de court séjour par la France, a mis en garde l’Intérieur. Le gouvernement entend également encourager le retour volontaire en accordant dans certains cas dès septembre 2005 une allocation plus importante, qui passe à 2.000 euros par adulte, 3.500 euros par couple, augmentés de 1.000 euros par enfant mineur jusqu’au troisième et 500 euros par enfant supplémentaire.

source:lematin

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