Mort d’Ibrahim Rugova, président du Kosovo.

Par respect pour la mémoire de Rugova, celles-ci s’ouvriront plutôt au début du mois de février, a fait savoir l’émissaire spécial des Nations unies pour le Kosovo, l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari.

Le président du Kosovo, Ibrahim Rugova, dirigeant du Kosovo dans les années cruciales du processus de marche du pays vers l’indépendance, s’est éteint aujourd’hui, samedi 21 janvier, à 11h38, a déclaré la présidence dans un communiqué.

Le président Rugova est décédé à son domicile de Pristina en présence de ses proches, de ses collaborateurs et de médecins américains. Il est décédé après avoir lutté contre la maladie en faisant preuve d’un grand courage(…), lit-on par ailleurs.

Rugova recevait des soins à domicile dans sa résidence de la capitale depuis qu’un cancer du poumon avait été diagnostiqué en septembre dernier, lors d’un séjour qu’il avait dû effectuer dans un hôpital militaire américain en Allemagne, à la suite d’une brutale détérioration de son état de santé. Des médecins américains supervisaient son traitement.

RÉUNION DU GOUVERNEMENT KOSOVAR

Emblème de la lutte du Kosovo pour l’indépendance, Rugova, qui aimait à porter autour du cou un foulard de soie aux couleurs nationales albanaises – le rouge et le noir – disparaît sans avoir vu la province qu’il présidait accéder à l’indépendance.

Martti Ahtisaari, émissaire de l’Onu au Kosovo, a annoncé en début d’après-midi le report de l’ouverture des négociations directes sur le statut définitif du Kosovo, province qui, bien qu’administrée par les Nations unies depuis l’arrêt des bombardements de l’Otan à la mi-1999, fait toujours partie intégrante de la Serbie.

Jusqu’à ces derniers jours, la présidence kosovare se voulait optimiste et ne démentait pas les informations selon lesquelles Ibrahim Rugova devait présider une réunion des négociateurs en préalable à l’ouverture des pourparlers directs.

Rugova n’a pas de successeur désigné au sein de sa formation, la Ligue démocratique du Kosovo, déchirée par des dissensions, et aucun projet pour le remplacer à la tête de l’équipe de négociateurs du Kosovo n’a été annoncé.

Le Premier ministre kosovar, l’Albanais Bajram Kosumi, a convoqué une réunion extraordinaire du gouvernement ce samedi à Pristina pour discuter des implications du décès de Rugova sur l’avenir de la province.

Intellectuel francophile, Rugova, qui avait fait ses études à la Sorbonne et avait enseigné la littérature, a été de 1989 à 1999 l’artisan de la résistance passive face à la reprise en main serbe, après l’abrogation du statut d’autonomie octroyé par Tito au Kosovo en 1974.

© Reuters 2006.

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