Le comité militaire mauritanien nomme un gouvernement civil

19 ministres, 4 secrétaires d’Etat et un secrétaire général du gouvernement forment l’ossature du premier gouvernement de l’après-Maâwiya.

Un seul membre de l’opposition à l’ancien régime fait son entrée dans la nouvelle équipe. Il s’agit de Maître Mahfoudh Ould Bettah, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, qui hérite d’un ministère stratégique, celui de la justice.

L’autre nomination qui n’a pas manqué pas d’attirer l’attention des observateurs est celle du retour aux affaires d’Ahmed Ould Sid’Ahmed à la tête de la diplomatie mauritanienne. Cet homme n’est autre que celui qui signa, il y a de cela plus de cinq ans, les accords établissant des relations diplomatiques entre Nouakchott et Tel-Aviv. Ces accords, on s’en souvient, furent signés à Washington avec David Levy, ministre israélien des Affaires étrangères, sous la bénédiction de Madeleine Albright, à l’époque Secrétaire d’Etat de Bill Clinton.

Pour les autres ministres, et même si certains sont promus pour la première fois à ce rang, et sans être très bien connus sur la scène politique, la rue mauritanienne a réagi à leur nomination en parlant du retour des «applaudisseurs secondaires de maâwiya». Ce qui, en décodé, signifie que si l’on n’a pas reconduit les grosses pontes du Parti républicain démocrate et social (PRDS de Ould Taya) devenus trop voyants, on a propulsé aux devants de la scène leurs proches parents, leurs bras droits ou leurs enfants. Ce cas est particulièrement illustré par la nomination de la fille d’un grand seigneur du PRDS. Maniana bent Sow Mohamed Deyna a été en effet nommée secrétaire d’Etat chargée des Nouvelles technologies.

Le gouvernement de Sidi Mohamed Ould Boubacar n’a pas également dérogé à la règle jusqu’ici bien ancrée : celle qui veut que tout gouvernement réponde à un dosage ethnique et accorde un quota de trois à quatre portefeuilles ministériels à la gent féminine.

A signaler, enfin, que les autorités gambiennes ont confirmé hier l’arrivée du président déchu, Maâwiya Ould Taya, à Banjul. Il n’est désormais plus qu’à quelques encablures des frontières sud du pays, en attendant de rentrer chez lui en tant que simple citoyen.

En effet, selon des informations que nous avons pu recueillir par téléphone à Nouakchott, le nouveau comité militaire a chargée l’épouse de l’ex-président de la république, qui l’avait rejoint il y a trois jours à Niamey, au Niger, de le convaincre de revenir au pays, en l’assurant de toutes les garanties en matière de sécurité, physique et matérielle.

Rentrera, rentrera pas ? Telle est la question que tout un chacun se pose, sachant que le seul mérite de Maâwiya est celui de ne pas avoir profité du pouvoir pour s’enrichir

source : albayane.ma

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