Caricatures du Prophète : protestation contre les propos d’un ministre italien

Le ministre italien des Réformes, Roberto Calderoli, a arboré cette semaine devant les caméras de télévision un T-shirt sur lequel étaient imprimées des caricatures du Prophète.

«Le nombre de morts n’est pas officiel ni définitif, parce que c’est difficile à dire tant que les heurts ne sont pas terminés. Mais il y a certainement une dizaine de victimes», a déclaré l’ambassadeur, Francesco Trupiano, précisant qu’il évoquait bien le nombre de tués. Dans un communiqué, le gouvernement libyen fait quant à lui état de «onze victimes, y compris des morts», sans plus de précisions.

Il ajoute que les manifestants ont brûlé un drapeau danois et incendié plusieurs voitures.

Des images diffusées par la chaîne de télévision publique montrent des lanceurs de pierres affrontant des policiers armés aux alentours du consulat italien. On y voit également des agents évacuant une victime et une fumée noire s’élevant d’une voiture, alors que retentissent des claquements semblables à des coups de feu.

Calderoli refuse de démissionner

«Ils devraient envoyer l’armée. La police n’arrive pas à les contenir», a lancé Antonio Simoes Gonçalves, un membre du personnel du consulat interrogé par la chaîne Sky Italia à l’intérieur du bâtiment.

Le ministère italien des Affaires étrangères a par la suite fait savoir que l’homme avait été évacué.

A Rome, Calderoli qui est membre de la Ligue du Nord, mouvement populiste et xénophobe, a refusé de démissionner samedi, malgré les événements de Benghazi. «Je le ferais dans la seconde si je recevais un signe du monde islamique m’indiquant que mon geste pourrait être utile» à un rapprochement avec l’Occident, a-t-il déclaré.

Berlusconi, qui a publiquement réclamé sa démission vendredi, a toutefois reconnu que la Constitution ne l’autorisait pas à l’exiger.

Les récentes «sorties» de Calderoli sur l’Islam sont une source d’embarras pour Berlusconi, qui a rendez-vous avec les électeurs lors des législatives du 9 avril.

«On n’aurait pas dû attendre de devoir compter les morts pour agir», a déploré Romano Prodi, chef de file de l’opposition de centre-gauche, dont l’avantage dans les intentions de vote s’est réduit récemment. Les caricatures, publiées pour la première fois en septembre par un journal danois, ont soulevé une vague d’indignation et de violences qui a gagné l’ensemble du monde musulman, fin janvier.

Des foules en colère se sont attaquées aux ambassades danoises à Jakarta, Beyrouth, Damas et Téhéran, ainsi qu’à d’autres missions étrangères. Cinq personnes ont encore été tuées dans les manifestations qui ont eu lieu cette semaine au Pakistan.

La Libye a fermé fin janvier son ambassade au Danemark pour protester contre la publication des dessins.

Aujourd’hui.

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