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Un téléphone portable mène au meurtrier

Ils se sont dispersés à l’intérieur de la villa pour effectuer les premiers éléments du constat d’usage. Ils ont ramassé tous les objets susceptibles de leur permettre de tirer l’affaire au clair.
À la chambre à coucher, ils ont trouvé le cadavre d’une jeune femme, tête fracassée et plusieurs blessures au dos, gisant dans une mare de sang. Tout est encore en ordre. Les objets et vêtements sont bien rangés dans toutes les chambres de la villa.
Qui a passé la nuit avec la victime?
«Personne», a affirmé la domestique qui a découvert le cadavre de la quadragénaire. Elle a précisé aux enquêteurs de Hay Hassani-Aïn Chok que la victime vivait seule dans la villa après le voyage de sa mère en Europe. «Je rentre chez moi le soir quand je termine mon travail pour revenir le lendemain matin», a précisé la domestique aux enquêteurs qui l’ont martelée de questions. Pourrait-elle être l’auteur de crime ? Peut-être. Tout est possible. Et en principe, les «enquêteurs» soupçonnent tout le monde jusqu’à l’élucidation du crime.
Mais pourquoi va-t-elle liquider la fille de son employeuse si ce n’est pas pour la voler ? Rien n’a disparu de la villa, ni l’argent ni les bijoux en or. Toutefois, deux objets ont disparu de la maison, précise la domestique. Il s’agit d’un couteau et d’un pilon. Sont-ils les armes du meurtre qui a été perpétré ? La victime n’avait pas un téléphone cellulaire ? Si, a répondu la domestique. Mais où est-il ? Les enquêteurs ne l’ont pas trouvé à la maison.
Le cadavre a été évacué vers l’hôpital médico-légal. L’autopsie a révélé que la défunte a été étranglée, lardée de quatre coups au dos par un objet tranchant et frappée à la tête par un objet très solide.
Au fil des jours, l’enquête avance, mais lentement. L’identification du meurtrier semble être une tâche difficile. Il n’a laissé aucune trace sur la scène de crime. L’hypothèse d’un crime commis par vengeance a été envisagée. Mais qui sont donc ses ennemis ? Les enquêteurs se sont adressés à un jeune homme qu’elle a refusé quand il l’a demandée au mariage. Rien ne le mettait en cause.
Ils ont interrogé plusieurs personnes de la famille et des proches de la défunte. Mais en vain. Le téléphone cellulaire peut-il les aider à décoder l’énigme du meurtre de la jeune femme quadragénaire ? Peut-être. Sur instructions du Parquet général, ils ont pu avoir la liste des derniers numéros de téléphones appartenant aux personnes qui ont appelé à maintes reprises la défunte durant la journée du crime.
L’un d’eux l’a appelé, la veille de la découverte du cadavre, jeudi 1er février, une dizaine de fois.
Les enquêteurs l’ont appelé, le téléphone a été aussitôt éteint.
Et les limiers ont recouru à la liste des personnes contactées, après le jour du crime, par ce téléphone cellulaire. Elle a été dressée.
Toutes les personnes contactées pointent un doigt accusateur vers Mohamed, un jeune de trente-six ans, divorcé et père de deux filles. C’est un repris de justice, recherché par la sûreté de Ben Msick-Sidi Othmane pour vol.
Les enquêteurs se sont lancés à sa recherche. Il a quitté depuis longtemps la chambre qu’il louait à Hay Hassani. Son ex-femme a affirmé aux enquêteurs qu’il ne rend plus visite, depuis longtemps, à ses deux filles. Où se trouve-t-il?
Jeudi15 mars, au soir. Les enquêteurs ont reçu une information faisant état que le jeune père est au quartier Moulay Rachid. Rapidement, ils se sont dépêchés sur les lieux pour l’arrêter. Est-il le meurtrier ? Oui, a-t-il avoué. Comment a-t-il fait la connaissance de la défunte et pourquoi l’a-t-il liquidée?
Il était chez la sœur de la défunte en train de lui peindre la maison quand il l’a rencontrée pour la première fois. Elle lui a demandé de la rejoindre à la villa pour lui faire quelques bricoles. Quand il l’a rejointe, elle n’a pas hésité à le séduire et coucher avec lui. C’était le début d’une relation qui a fini en drame quand elle a refusé de lui verser une somme d’argent. N’acceptant pas son refus, il sort quelques instants et retourne à la chambre à coucher pour la surprendre par des coups de couteau au niveau de son dos. Après quoi, il l’a étouffée avec par ses deux mains avant de lui fracasser la tête avec le pilon et disparaître enfin.

Abderrafii ALOUMLIKI
Aujourdhui.ma

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