Un père de famille égorge sa femme

Tout d’un coup, il s’est arrêté devant Hadda, une femme du douar, qui le dévisageait comme si elle le voyait pour la première fois. Sans qu’elle l’interroge, il lui a annoncé que des voleurs volaient sa récolte de fruits.

C’est la raison pour laquelle il courait. Etonnée, Hadda, qui venait du côté de son champ, n’a remarqué personne dans les parages. Quelle mouche a donc piqué Abdellah ? Hadda ne savait rien, elle se contentait de le suivre du regard sans réagir. En un clin d’œil, l’information s’est répandue comme une traînée de poudres.

«Samira, Samira va voir ce qui est arrivé à ton père», lance une habitante du douar à l’une des six enfants d’Abdellah.

Samira a appelé sa sœur qui n’était pas loin d’elle pour se rendre toutes les deux rapidement chez leur tante. Cette dernière, qui habite tout près du champ, les a accompagnées chez eux pour voir sa sœur et lui demander ce qui est arrivé à Abdellah.

Quelques minutes plus tard, les deux filles et leur tante sont arrivées à la maison. La porte était verrouillée. Où est la mère ? «Nous l’avons laissé à la maison en train de préparer le déjeuner», affirme Samira à sa tante. La peur et l’inquiétude se dessinaient sur leurs visages. L’une des filles a décidé d’escalader le mur entourant la maison.

Une fois à l’intérieur, elle a découvert que la porte donnant à l’intérieur de la maison est fermée. Pour quelles raisons ? La porte n’est jamais fermée puisque la mère s’y trouve toujours. Étrange. Les deux filles ne savaient quoi faire. Leur tante leur a demandé de l’ouvrir par effraction. Elles sont arrivées à la défoncer. La tante rentre la première et les deux filles la suivaient. Elles ont poussé en même temps des cris d’orfraie avant de s’effondrer et perdre connaissance. Qu’est ce qu’elles ont vu ? Fatima, la mère, égorgée comme un mouton, gisant dans une mare de sang. Qui est l’auteur de cet horrible crime ?

Les éléments de la gendarmerie royale ont été alertés. Sans perdre la moindre seconde, ils se sont dépêchés sur les lieux. L’époux de la victime est le premier suspect.

Les éléments de la gendarmerie royale se sont lancés à sa recherche. Ils l’ont trouvé inconscient derrière un arbre. Évacué vers l’hôpital, il a repris connaissance après avoir subi les soins nécessaires. Le médecin a confié aux enquêteurs qu’Abdellah était empoisonné.

Une fois son état de santé a été rétabli, il a été conduit au poste de la gendarmerie pour être soumis aux interrogatoires. Sans difficulté, il a avoué être le tueur. Le jour du drame, vers midi, raconte-t-il, il a entendu des gémissements de l’autre côté de sa maison. Il est sorti de sa chambre sans faire de bruit. «J’ai pensé à l’une de mes filles», a-t-il dit aux enquêteurs. J’ai découvert ma femme et son cousin faisant l’amour, a-t-il déclaré.

Alors que le cousin a pris la fuite, sa femme, selon sa déclaration, a commencé à le supplier. Hors de lui, il a saisi un piquet pour lui donner des coups successifs au niveau de la tête. Seulement, sa femme est restée en vie. C’est la raison pour laquelle, continue-t-il, j’ai saisi un couteau pour l’égorger. Après quoi, il a avalé une bonne dose de poison utilisé dans l’agriculture. Il voulait se donner la mort. Sa femme le trompait-elle réellement ? Etait-elle vraiment en compagnie de son cousin en train de faire l’amour ? Arrêté, le cousin a nié en bloc avoir une relation amoureuse avec Fatima. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il était en compagnie de son voisin et qu’il ne l’a quitté que pour quelques minutes pour faire la prière. Après avoir fini son devoir religieux, il l’a rejoint. Le voisin et d’autres témoins ont confirmé ses dires. En plus l’autopsie n’a révélé aucune tâche de spermatozoïdes au niveau de la partie intime de la victime. Ce qui prouve qu’elle ne couchait avec personne.

Une preuve qui a innocenté le cousin et la victime. Pourquoi l’a-t-il donc tuée sauvagement ? Traduit devant la justice à El Jadida, Abdellah qui a laissé ses six enfants orphelins de la mère a choisi de garder le secret pour lui. Certainement un terrible secret.

Par : Abderrafii ALOUMLIKI

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